PROGRAMME
11:00
Concert : 1 œuvre 4 interprètes
Interprètes Tomonari Higaki, Olivier Lamarche, Yuka Nagamatsu & Jonathan Prager
Vincent Simionovici Chronovore 2023 8’13
13:30
Concert 7
Interprète Nathanaëlle Raboisson
Ayako Sato The First Step to Listen to the Bells Rung by Jellyfish 2024 10’00
Dante Tanzi Under the auditory skin
2021 27’00
Sfeer (Nicolas Delfosse et Olivier D’Hooghe) Wild1 2024 14’12
15:00
Concert 8
Interprète Eric Broitmann
Yuka Nagamatsu Foot steps 2013 08’12
Julien Beau In nomine diaboli 2017-25 15’13
Tomonori Okada Oarfish 2025 09’28
Lucie Prod’homme Cantique des
quantiques 2019 19’07
16:30
Concert 9
Interprète Olivier Lamarche + interprète stagaire Olivier D’Hooghe*
Agnès Poisson Ça pense, ça danse 2025 – création 12’00
Agnès Poisson jour d’orage 2025 – création 07’30
Andrea Cohen Ecos del eternauta 2025
– création 10’00*
Tomonari Higaki Solaris, Silhouette, Sibilant 2025 – création 20’12
18:00
Concert 10
Interprète Tomonari Higaki
Antoine Tirmarche Trafic 2025 création 10’36
Bruno Capelle SubliMinimal 2024 – création 09’54
Yoann Sanson SH cut 10h11 2025 – création 15’00
Rémy Carré La Parade 2025 – création 14’46
21:00
Concert 11
Interprète Jonathan Prager
100 ans de la naissance :
Ivo Malec Triola ou Symphonie pour moi-même 1978 34’00
Hubert Michel Corps matière substance 2024 40’00
22:45
Concert 12 : Vidéo acousma
Interprète Eric Broitmann
Célia Eid & Sébastien Béranger Erase 2015 07’03
Antoine Alcaraz & Jehan Dejours Près de Nous 2024-25 – création 16’30
Rensa (Vincent Laubeuf & Hiroko Higuchi) Germination : chapitre 0 2025 – création 10’00
Dominique Richon In between 2024 création 10’50
Kyohei Hayashi Reminiscences of a Journey to Noto 2021 23’11
Lieutenant Caramel Ange Gerard 11’15
NOTICES &
BIOGRAPHIES
11:00
Concert : 1 œuvre 4 interprètes
Vincent Simionovici Chronovore 2023 8’13
Le Temps perdu, le temps retrouvé, mais encore égaré, le temps dévoré, dévoré par lui-même et qui dévore le mien. Que faut-il en faire ? Le laisser filer entre mes doigts, essayer de le tisser – n’est-ce pas lui qui me tisse malgré moi ? Aussi indétricotable que l’eau, il m’échappe systématiquement et c’est lui qui finit par me rattraper.
Une fois à ma hauteur, il me frôle, frétille et m’écharpe, ça vit à l’intérieur. Il gronde à l’appel de sa propre fin et s’apaise pour retrouver son éternité.
Originaire de Grenoble, Vincent Simionovici est un jeune compositeur de musique acousmatique.
Ayant évolué dans le milieu de la musique électronique alternative, il en essaye la plupart des genres, attiré par une esthétique colorée, saturée et hybride. Il découvre la musique électroacoustique en 2019 en entrant dans la section du conservatoire royal de Mons (Belgique) et s’inspire des phénomènes naturels pour composer, avec une approche frontalitaliste de la matière.
En 2024, il acquiert son Master 2 en composition électroacoustique/acousmatique.
Ses compositions ont eu l’occasion de paraître lors de concerts organisés par Musiques et Recherches, interprétées notamment par la compositrice Elizabeth Anderson.
Il a également participé, en tant que compositeur et interprète spatial à la Semaine du Son de l’UNESCO 2024 lors d’un concert organisé par la Maison des Arts Sonore de Montpellier, et au concert Suonoforma #3 du conservatoire G. B. Matini à Bologne, ainsi que comme interprète spatial au concert du CIME 2024 à l’Opéra de Montpellier. Il a récemment présenté sa dernière création au festival Autumn Waves 2024, organisé par la FeBeME.
Il est membre de la FeBeME (Fédération Belge de Musique Électroacoustique) ainsi que de l’asbl INFLUX.
13:30
Concert 7
Ayako Sato The First Step to Listen to the Bells Rung by Jellyfish 2024 10’00
«Dans l’environnement de la méduse, le même son de cloche résonne toujours, gouvernant le rythme de sa vie.»
—Jakob Uexküll «A Foray into the Worlds of Animals and Humans»
Le biologiste Jakob von Uexküll décrit ainsi les organes en forme de cloche situés à l’extrémité du corps transparent et souple d’une méduse alors qu’elle nage et dérive dans la mer. Avec la dérive incessante, le battant frappe la cloche, la faisant résonner. Bien sûr, il s’agit d’une métaphore – les méduses ne sonnent pas vraiment de cloches sous l’eau. Toutefois, fascinée par l’image musicale et poétique, j’ai décidé de partir à la recherche du son de ces cloches.
Ayako Sato est une compositrice, musicienne et artiste travaillant principalement dans le domaine de la musique électroacoustique. En utilisant des matériaux d’enregistrement de bruits, de sons du quotidien et d’objets sonores qu’elle rencontre dans ses voyages et sa vie quotidienne, elle crée des œuvres qui retracent et écrasent les souvenirs d’environnements et de lieux, et collabore également avec des vidéastes et des danseurs. Ses œuvres ont été présentées lors de conférences et de festivals internationaux, notamment l’ICMC (Australie, Grèce, États-Unis, Corée du Sud et Irlande), le SMC (Suède, Grèce, Allemagne, Chypre, Italie et France), le Festival Futura (France), le NYCEMF (États-Unis), le Born Creative Festival (Tokyo, Japon), etc. En 2019, elle a reçu son doctorat de l’Université des Arts de Tokyo pour son étude des œuvres de Luc Ferrari. Après avoir été chargée de cours à temps partiel à l’université de Tamagawa, à l’université Denki de Tokyo, à l’Université des Arts d’Osaka et au collège de musique de Shobi, elle est chargée de cours à l’université d’art et de culture de Shizuoka depuis avril 2025. https://asiajaco.com
Dante Tanzi Under the auditory skin
2021 27’00
Il est bien connu que seule l’étude des ondes sismiques a permis aux géologues de vérifier la division de la planète Terre en trois composants essentiels (noyau, manteau, croûte terrestre) ; cependant, en 2056, la communauté scientifique a décidé de reconnaître l’existence d’un quatrième composant, appelé peau auditive. La peau auditive est une couche artificielle située dans la partie inférieure de l’atmosphère de la planète : à l’intérieur, il est possible d’entendre chaque son généré en tout lieu sur Terre.
Grâce à un dense réseau de dispositifs pour la collecte et la diffusion des sons, la peau auditive assure à tout moment la réception de contenus sonores identiques et homogènes. Malheureusement, l’exposition à une condition d’immersion sonore aussi omniprésente a eu pour résultat l’inhibition de l’aptitude à créer des œuvres musicales. Pour limiter les dommages, la Communauté Planétaire de l’Écoute (C.P.E.) a décidé d’aider les compositeurs, désorientés et pour la plupart inactifs, en fournissant des licences pour l’utilisation d’algorithmes d’IM (Intelligence Musicale). Cependant, compte tenu des résultats insatisfaisants, les compositeurs ont été autorisés à produire des contenus sonores par le biais du sampling des flux diurnes de la peau auditive.
Under the auditory skin – échantillonnage du 25 09 2078 (12:20 – 12:47 Greenwich).
Dante Tanzi est compositeur et interprète de musique acousmatique. Il a obtenu son diplôme en musique électronique et technologie du son au Conservatoire de Como. De 1985 à 2009, il a travaillé au L.I.M., le Laboratoire d’Informatique Musicale de l’Université des Études de Milan. En 2009, il a participé au stage d’interprétation acousmatique du Festival Futura (Crest, Drôme). Par la suite, il a été responsable du programme des concerts de musique acousmatique lors de certaines éditions du ‘Festival 5 Giornate’ à Milan. Ses compositions ont été exécutées en Italie et à l’étranger. En tant qu’interprète à l’acousmonium, il a pris part à divers festivals en Italie, au Soundspaces/Intonal Festival (Malmö), au Festival Espace du Son en Belgique ainsi qu’à plusieurs concerts de l’acousmonium mobile AUDIOR. Depuis 2013, il anime des ateliers et des masterclasses pour les conservatoires de Como, Lugano, Turin, Lecce et Gênes. Il a publié des essais dans CTheory, Leonardo Music Journal, Leonardo, Interface, Crossings, De Musica, Organized Sound et Contemporary Music Review. Il est membre fondateur de l’association ‘Audior’ (www.audior.eu).
Sfeer (Nicolas Delfosse et Olivier D’Hooghe) Wild1 2024 14’12
Wild est le fruit de la rencontre entre Nicolas Delfosse, designer sonore, et Olivier D’Hooghe, musicien, autour d’une passion commune pour la création sonore hybride.
Leur démarche vise à explorer les frontières entre organique et synthétique, en sublimant les sonorités du vivant par des outils numériques et analogiques. À travers une écriture mêlant field recording, nappes ambient et textures concrètes, nous révélons la poésie sonore des interstices de nature au cœur de la ville du future. La science fiction commence ici et maintenant avec la résilience du sauvage dans nos espaces anthropisés.
Olivier D’Hooghe, musicien et enseignant, sculpte la matière sonore par une approche intuitive des synthétiseurs modulaires. Son travail questionne les frontières entre l’organique et le synthétique, le geste physique et le processus génératif. En parallèle de ses activités de création, il intervient dans différentes structures pour partager sa passion du son.
Nicolas Delfosse, designer sonore et formateur, développe une approche multifacette du sonore, explorant tant les timbres du quotidien que les textures produites par synthèse ou les ambiances capturées dans des environnements naturels. Son travail interroge le potentiel musical et émotionnel des sons, qu’il façonne par un savant mélange de techniques d’enregistrement, de design sonore et de composition électroacoustique.
15:00
Concert 8
Yuka Nagamatsu Foot steps 2013 08’12
Le compositeur français contemporain Luc Ferrari (1929-2005) a été l’un des fondateurs de la musique concrète et l’un des moteurs du développement ultérieur de la musique électroacoustique. Le concours organisé par la Société Presque Rien, fondée par ses amis après sa mort, a posé comme condition à la production l’utilisation des archives sonores qu’il a laissées, et je me suis concentrée sur le bruit de pas tirés de ces vastes archives. Dans ce travail, la représentation créée par la reconstruction des sources sonores exprime un monde sonore en noir, comme s’il était exprimé par l’ombrage d’un pinceau noir.
Yuka Nagamatsu crée, recherche et organise des projets interdisciplinaires liés à l’espace, à l’image et à l’expression corporelle, en mettant l’accent sur la musique électroacoustique. Professeur assistant spécialement nommé à l’université de Soai et chargée de cours à temps partiel à l’université de Tezukayama Gakuin.
Julien Beau In nomine diaboli 2017-25 15’13
Cette pièce se veut être comme un regard sur l’inconciliable monde saturé par la peur, la violence et la folie dans lequel nous vivons.
Julien Beau, compositeur et enseignant, il vit et travaille entre Paris et Troyes.
Dans le champ des arts sonores, il se consacre principalement à l’écriture électroacoustique depuis 20 ans. Il a participé avec les labels Aposiopèse et TSUKU BOSHI à des projets d’éditions, de performances et d’installations collectives. Ses créations ont été jouées dans des festivals en France ainsi qu’à l’étranger avec le soutien du SCRIME, Musiques & Recherches, Motus, la compagnie Alcôme et le Groupe de Recherches Musicales. Dans des espaces divers tels que des musées (Guimet, Beaubourg, CAPC), des galeries (RTR, AREA, YGREC, AGNES B.) et des lieux publics (Sorbonne, UNESCO, Centre des monuments nationaux), il expérimente à chaque moment les dispositifs avec d’autres artistes pour sensibiliser le public à l’écoute.
Tomonori Okada Oarfish 2025 09’28
Le regalecidé est un poisson commun partout sur le globe et bien connu au Japon, où de nombreuses superstitions l’entourent. Ces dernières années, de nombreux regalecidés ont été retrouvés échoués sur les plages japonaises, soulevant des inquiétudes non seulement sur leur mort mais sur un lien possible avec les tremblements de terre.
À cette occasion, j’ai réfléchi aux questions environnementales mondiales, notamment la pollution des océans. Je vis à Osaka où la pollution causée par les ordures est un sérieux problème. De grandes quantités de déchets sont jetées dans les rivières, ce qui provoque l’embourbement des cours d’eau. Les effets ont atteint la baie d’Osaka, rendant la mer impropre à la natation. La pollution de la baie d’Osaka doit également affecter l’océan pacifique. Certains rapports affirment que dans un futur proche, les habitants du Japon ne pourront plus consommer de poisson. Je pense que par sa mort, le regalecidé envoie un message à l’humanité – nous avertissant que nous sommes en train de rendre la Terre inhabitable.
Osaka accueille fréquemment des festivals et évènements sportifs, durant lesquels une quantité importante de déchets est rejetée. Qu’en pensent les animaux vivant dans la mer et les montagnes ?Que ressentent-ils face à la pollution continue de leurs habitats ? Peut-être crient-ils : « Arrêtez, s’il vous plaît. Vous détruisez nos maisons. » Ou peut-être même : « Les humains ne blessent qu’eux-mêmes. ».
Des experts prédisent qu’un tremblement de terre massif se produira au Japon dans un futur proche, peut-être dans la fosse de Nankai ou dans la zone urbaine de Tokyo. Peut-être qu’un tel évènement sera une tentative de la nature de remettre à zéro la Terre polluée par l’humanité.
Tomonori Okada est un compositeur japonais. Il a grandi à Hiroshima. Après avoir étudié le violoncelle à l’école Supérieure de Musique d’Hiroshima, il a commencé à étudier à la composition. Il a été diplomé de la SOAI University, a gagné le prix CCMC2017 de Futura et a été sélectionné comme finaliste pour le Prix Presque Rien. Il a étudié auprès de Yasunori Saeki, Pr. Naoyuki Matsumoto, Tomonari Higaki, et Pr. Rica Narimoto. Il est actuellement en doctorat à l’Aichi Univeristy of Art.
Lucie Prod’homme
Cantique des quantiques 2019 19’07
Cycle Leçon du son
Création sur acousmonium Motus, festival En chair et en son, Paris, 25 octobre 2019
Chant quantique d’infinies palpitations sonores
Tu es presque moi
Je suis presque toi
Ça bat entre nous
Vibrations
Vibre à fond
Oscillation matière
Le temps d’un battement
Vibra-t-il de minuscules pulsations ?
Unissons, unique son
Unissons-nous
Sabbat de sons pleins
Qui glissent lentement
Est-ce bien grave ?
Compositrice, aventurière de l’écoute, Lucie Prod’homme explore le son de l’intérieur, joue de son énergie, sonde les minuscules palpitations de la matière sonnante et nous incite à écouter.
Qu’elle étudie l’immobilité ou l’agitation extrême, le silence ou le bruissement, le paisible ou l’effervescence tumultueuse, sa préoccupation reste la même : induire une attitude perceptive intense en composant aussi l’écoute de l’auditeur, l’exhortant à tendre une oreille attentive et engagée.
La collaboration et l’échange avec d’autres artistes (musiciens, plasticiens, vidéastes, sculpteurs, danseurs, écrivains…), l’entraînent fréquemment vers de nouvelles aventures sonores, qui agitent et stimulent ses grandes oreilles curieuses.
Ainsi, son catalogue constitué d’œuvres acousmatiques, mixtes et instrumentales, comporte à la fois des compositions à destination du concert, des pièces radiophoniques, des musiques d’applications (danse, installation, vidéo), des partitions à destination des jeunes interprètes…
Lucie Prod’homme est professeure de composition électroacoustique et instrumentale au Conservatoire à Rayonnement Régional Perpignan-Méditerranée, où elle coordonne le département Composition, création sonore et improvisation.
16:30
Concert 9
Agnès Poisson Ça pense, ça danse 2025 – création 12’00
Agnès Poisson jour d’orage 2025
– création 07’30
Trois propositions de musique dansante en expérimentant des tempos différents.
Composer pour essayer d’initier l’ivresse du mouvement dansant.
Notre conscience tourne à la rapidité de nos pas, suit le mouvement de nos pieds, le corps s’évade dans une autre dimension, vibre de l’air qui l’entoure et tourne, tourne, tourne.
Chaque instant se renouvelle d’un timbre à l’autre à chaque battement, à chaque changement de pieds, bascule de droite à gauche et les montagnes se sont rapprochées et un visage tout près vous sourit, le corps s’allège, la musique m’entraîne dans son trépignement, c’est la terre qui danse avec nous.
J’ai essayé d’exprimer le ressenti du corps qui danse, peut-être que la danse nous emporte dans le futur allègrement.
Que faire avec des sons de tuba de Pierre, un souffle grave, très bruité
En huit phrases, éclaircissant petit à petit le propos noir du début.
Musique descriptive d’après un poème chinois
. Nuage noir
. Éclaircie sur les sommets
. Blanche pluie en perles sautillantes
. Inonde nos barques
. Le vent arrive en tourbillons
. Et dégage la vue du lac
. L’onde du lac
. reflète alors le ciel
Une interrogation sur les temps présents et une espérance.
Compositrice et artiste, formation musicale classique (violoncelle), puis musicienne sur les tréteaux à Marseille, poursuit des études musicales en Faculté de musique à Pau.
Chargée de cours en Informatique Musicale à la Faculté de Toulouse le Mirail, pendant quatre années, crée en 1995 le «Plancher Musical» avec Daniel Bisbau, installation sonore associant jeu et espace collectif.
Participe au festival Futura de 1995 à 2002, pour la programmation des concerts ainsi que l’interprétation des œuvres acousmatiques.
Réalise une mise en espace sonore de la Tour de Crest.
Crée des installations sonores et plastiques dans le cadre d’Art in Situ (Drôme), Oxford (GB) et Bonn (D) et avec le sculpteur Goulven.
En résidence à la Vie des Formes à Chalon-sur-Saône, participe à l’inauguration du site de la Charbonnière.
A composé à ce jour une centaine d’œuvres acousmatiques.
Andrea Cohen Ecos del eternauta 2025 – création 10’00
L’Eternaute est une bande dessinée argentine de science-fiction écrite par Hector Oesterheld et dessinée dans sa première version, datant de 1957, par Francisco Solano Lopez. Une version ultérieure et raccourcie est publiée en 1969 avec les dessins de Alberto Breccia.
La bande dessinée raconte une dystopie : une invasion extraterrestre commence avec la chute d’ une neige fluorescente mortelle d’origine extraterrestre sur la ville de Buenos Aires, suite à laquelle la population est décimée. Les survivants s’organisent avec des combinaisons et des respirateurs pour survivre et parcourent la ville fantôme, des radios, des musiques de la ville se font entendre au loin, puis la rencontre avec les envahisseurs qui prennent la forme de monstres terrifiants dans une lutte pour la survie sur la terre envahie. Dans la bande dessinée, il n’y aura pas d’issue : l’histoire est cyclique et le cauchemar va recommencer.
Dans cette pièce électroacoustique, il s’agit d’une évocation sonore de L’Eternaute en faisant entendre l’atmosphère et le climat oppressant de la bande dessinée et de quelques moments significatifs qui résonnent en moi après sa lecture. Le matériel de base utilisé dans cette composition est fabriqué à partir de sons de bandonéon.
Musicienne franco-argentine, Andrea Cohen poursuit une démarche artistique pluridisciplinaire dans laquelle la musique, le théâtre et la radio entretiennent une constante relation. Elle complète ses études de piano à l’École Normale Supérieure de Musique de Paris, puis elle soutient une thèse de doctorat à l’Université Paris IV-Sorbonne intitulée «Les compositeurs et l’art radiophonique», publiée en 2015 dans une coédition INA-L’Harmattan. Parallèlement, elle suit des cours de composition avec Michel Philippot. Andrea Cohen est l’auteur et interprète de nombreuses pièces de théâtre musical ainsi que de multiples créations radiophoniques. Elle a composé de la musique pour la scène, pour des vidéos et pour la radio. Elle a également composé plusieurs pièces électroacoustiques et mixtes (instrument et support électroacoustique) et un opéra joué par des enfants. Depuis plus de trente ans, elle produit régulièrement des ateliers et des documentaires de création pour France Culture (Radio France).
Tomonari Higaki Solaris, Silhouette, Sibilant 2025 – création 20’12
I Solaris
II Silhouette
III Sibilant
Cette œuvre acousmatique a été réalisée en collaboration avec une intelligence artificielle (notamment ChatGPT-4o). Solaris, Silhouette, Sibilant — une image de la mémoire, reflétée dans un silence qui ne répond pas, frôle ses contours et s’élève comme une présence sonore. L’œuvre s’inspire de Solaris d’Andreï Tarkovski, et de cette intelligence énigmatique, étrangère, qui ne répond pas mais reflète. Ici, l’IA ne donne pas de réponses : elle laisse émerger des sons discrets dans les interstices du silence. Ce que l’on entend n’est ni langage, ni intention, mais une trace de réaction tissée par des données statistiques — un écho instable d’un souvenir incertain.
CF. Biographies interprètes
18:00
Concert 10
Antoine Tirmarche Trafic 2025 – création 10’36
commande de Motus pour le Festival Futura 2025 avec l’aide de la Sacem
Je les sens grouiller dans Mes artères et Mes veines. Je les sens, ces vers. Ils grouillent, jour et nuit, de leur naissance à leur mort. Ils se croient immortels, protégés de tout. Ils ne font qu’agoniser. Ils M’ont bâtie pour que Je corresponde à leurs besoins. Ils s’imaginent encore Me contrôler. Ils ont tort. Je les contrôle. Hors de Moi, point de salut.
Je suis à leur image ; Je dévore Mon environnement pour survivre. Plus Je dévore, plus Je grossis. Plus Je grossis, plus Je dévore. Je n’ai pas d’autres buts.
Je façonne leurs besoins, leurs trajets et leur imaginaire. Je façonne leur vie. Sans Moi, ils ne savent plus quoi faire. Ils pensent être libres, c’est faux. La situation s’est retournée, Je suis devenu leur Créatrice.
Leurs sarcophages de tôle sur roues leur servent de prothèses ; fusion de métal et de chair. Retirez les leurs, ils seront amputés. Ils M’ont pensée pour correspondre à leur nouveau corps. Ils ont maintenant besoin de leur nouveau corps pour vivre en Moi.
Sarcophage, sarkophágos, mangeur de chair. Le métal les ronge peu à peu. Il les isole les uns des autres. Tout comme Moi. Moi aussi, Je les ronge et les isole. Là encore, Je dévore. Et plus Je dévore, plus Je grossis. Tous les jours, ils se sacrifient pour que Je vive.
Ils Me haïssent. Ils veulent Me fuir. L’on ne fuit pas sa Créatrice. Ils s’imaginent que sans Moi, ils auront une vie plus authentique. De toute leur vie, Je suis la seule chose authentique qu’ils verront. Tout le reste n’est que rêves. Et ces rêves, Moi seule les ai forgés.
Leur authenticité, ils la vivent et la vivront via leurs médias. Leur « vraie » vie, ils la vivent et la vivront dans le triomphe du faux. Et là encore, ils s’isoleront, encore et encore, de plus en plus. Je suis et Je resterai leur seul horizon.
Car Je suis la Vérité/Car Je suis l’Alpha et l’Oméga/Car Je suis la Ville.
Albain Le Garroy
Compositeur de musique à l’image et pour le spectacle vivant. A. Tirmarche travaille aussi comme sound designer pour des supports interactifs : applications et jeux vidéo. Suite à une formation d’interprète jazz à l’IREM de Bordeaux, il s’intéresse à la musique orchestrale moderne puis à l’électroacoustique au CRD d’Angoulême dans la classe d’Edgar Nicouleau puis dans celle d’Eric Broitmann, dont il sort diplômé en 2023.
Bruno Capelle SubliMinimal 2024 – création 09’54
Voyage dans un temps élastique et circulaire.
Cette pièce, bien qu’étant très personnelle, est peuplée de fantômes. Je l’ai réalisée avec l’aide précieuse mais souvent involontaire d’illustres collègues. Certains s’y sont prêtés de bonne grâce, échangeant dans mes rêves quelques façons de faire. D’autres, plus réservés ou totalement hostiles au projet, s’y sont fermement opposés. De gré ou de force, j’ai voulu qu’ils apparaissent dans cette composition de manière Subliminimale.
Un hommage, un rêve ou un échange ?
Avec la participation de Purcell, Vivaldi, Mozart, Beethoven, Schubert, Wagner, Liszt, Bizet, Sibelius…
Compositeur, artiste sonore, guitariste et pédagogue, Bruno Capelle développe depuis plus de trente ans un travail de composition dans le domaine de la musique acousmatique.
Parallèlement il aime s’impliquer dans des performances au sein de dispositifs et installations sonores qu’il réalise et développe une pratique électroacoustique live (synthétiseur analogique, guitare + effets).
Sa musique électroacoustique et ses performances sonores sont présentées régulièrement en France et à l’étranger.
Également membre du duo BONUX (avec Iris Lancery).
Il donne des conférences, travaille dans différentes structures d’organisation de concerts et de promotion de la musique, ainsi que dans divers projets pédagogiques.
Actuellement co-directeur artistique de la structure Trip Phonique (Millau).
Yoann Sanson SH cut 10h11 2025
– création 15’00
Le propos de départ de cette composition était de rendre compte de la compression d’une mémoire numérique dans le temps.
Au départ il y a une séquence sonore capturée dans un café-dépanneur à Shanghaï.
Cette petite trace temporelle insignifiante n’a aucune raison d’être archivée sur un serveur informatique. Et pourtant elle y passe des mois puis des années à être stockée, chahutée de data serveurs en data center, bousculée par des données plus importantes ou plus récentes. Au fil du temps, l’espace disponible de stockage s’amoindrit. Alors cette trace sonore se retrouve analysée par de surpuissantes machines, puis tronquée de ses éléments négligeables et réduite au minimum de son expression. Il ne reste alors qu’un filigrane de ce qui s’est passé le 18 juin 2017 à 10h11 dans le café de Shaoxing. — bon ensuite je me suis mis à faire de la musique et le propos à peut être un peu disparu 🙂 —
Diplômé du Conservatoire de Toulouse en trompette et composition électro-acoustique (Bertrand Dubedout), ainsi que de l’Université de Toulouse Le Mirail en musicologie, Yoann Sanson compose de la musique instrumentale, mixte, électroacoustique pour des dispositifs de concert (acousmonium, sieste sonore, installations) ainsi que pour le spectacle vivant (Athra&Cie, Cie Vilcanota). Chacun de ses projets portent une singularité sonore et la recherche de l’inouï est permanente.
Sa musique est parfois primée (Prix Presque Rien en 2017, Concours de Bourges IMEB en 2007).
Il reçoit des commandes musicales de la part de : Motus/Festival Futura (France), Festival Mixtur (Espagne), Musiques Démesurées (France), CIMN (France), GRM (France), L’Ecart (Quebec), Collectif éOle (France), IMEB (France), Mille Formes (France).
En 2021-22 il est artiste associé du festival Musiques Démesurées.
http://www.ysson.net
Rémy Carré La Parade 2025
– création 14’46
Un lendemain et un passé si proches, un retournement des mondes en noirs et blancs mais avec toujours les bruits de la fureur et les machines qui pleurent..
Aujourd’hui nous portons toutes les briques d’hier pour les ruines de demain.
Nous marchons sur les braises du passé et nous dansons.
Pas de repos il faut avancer.
Les oiseaux et les anges rejoignent les éclats du ciel.
Demain est une forme du passé arraché au présent perdu. Mais les sons traversent les mémoires et resurgissent dans la pièce.
Ici, la composition est un retournement. Les techniques principales, montage et mixage, restent au service d’un art de support de friction, de fiction. L’inouï n’est pas un l’objectif mais bien l’inoubliable. L’écoute devient fouille et la composition une archéologie sonore.
Rémy Carré, 1954 Vierzon
Musique concrète, acousmatique https://carre-r.bandcamp.com
Lauréat du concours de musique expérimentale Orléans 1986, présidé par Pierre Schaeffer ;
Prix «Villa Médicis Hors les Murs» du Ministère de Affaires Étrangères 1990 (présenté par François Bayle -compositeur et directeur du Groupe de Recherche Musicale Radio France et Luis De Pablo compositeur) ; Bourse Casa Velázquez 1991 Madrid ;
Lauréat du premier concours d’Art Acoustique 1993 présidé par Luc Ferrari, Radio France, S.A.C.E.M., La Muse en Circuit.
Après un ensemble d’expériences sonores et musicales au cours des années 80, il se consacre à la pratique de la création sonore sur support (Cut up et démarche concrète : W.S.Burroughs, P. Schaefer). Il suit des stages et séminaires au GES avec Nicolas Frise puis auprès du Groupe de Musique Expérimentale de Bourges (GMEB) avec Roger Cochini et les séminaires du Groupe de Recherches Musicales (INA-GRM) ainsi.
Ses compositions ont fait l’objet de commandes et sont données en concert (Cycle Acousmatique GRM, Festival Gmeb, …et le Festival Futura d’Art Acousmatique).
Aujourd’hui, il propose, dans la continuité de ses œuvres précédentes, de nouvelles pièces tourmentées loin des paysages sonores apaisés qui ne dissimulent plus les orages : « Ici il y avait des trains… », « Sens contre sens », « Flammes jaunes », « Pluies rouges », « Animal minéral », « L’épaisseur des paysages », « Le silence des arbres », « Ombres et lumières », « Jour et Nuit », « Pas sans silence »…
21:00
Concert 11
Ivo Malec Triola ou Symphonie pour moi-même 1978 34’00
Cette pièce a marqué mon retour en studio après plusieurs années d’absence, retour qui, pour des raisons assez obscures, me semblait devoir se situer à l’intérieur d’un projet d’une certaine ambition – une idée strictement personnelle… C’est ainsi que l’esprit s’est tourné peu à peu vers la conception d’un récit musical qui serait à la fois le réapprentissage du métier, la tentative de détournement du matériau purement électronique vers ce qui ne serait plus tout à fait lui-même, une vaste étude de forme[s] et, si possible, une œuvre, sinon une musique. Le titre Triola [triolet] a été choisi pour bien souligner le fait de ses trois mouvements, titrés eux aussi, et qui, comme les trois valeurs égales du triolet, confirment une unité de base par la perturbation. C’est un peu symbolique. Symbolique aussi l’alternance du titre : cette Symphonie pour moi-même ne l’est pas seulement parce que j’aurais voulu m’offrir quelque chose – ce qui n’est pas faux – mais peut-être avant tout, parce que j’ai eu quelques comptes à [me] régler. De là à dire que la pièce aurait quelque chose d’autobiographique, il n’y a qu’un pas. On peut le faire, mais rien n’y oblige : “that is not the question”.
De ces mouvements, Turpituda, Ombra, Nuda, on peut proposer trois approches en raccourci :
- Poétique : 1. Lieu désert – immense et cassant. Fureur, colère. 2. Lieu clos – sourd et parfois cinglant. Pensées diverses. 3. Lieu non déterminé mais riant. Petits miroirs. Sourire – puis, sans sourire.
- Analytique : 1. Partie essentiellement polyphonique, aussi bien dans le sens horizontal [évolutions frontales gauche-droite-gauche et dans les intermédiaires] que celui de profondeur [déplacements avant-arrière-avant, notamment par l’axe central]. 2. Partie essentiellement harmonique : diverses couches harmoniques [et d’harmoniques] d’une parenté plus ou moins fausse, donc perturbante, se superposent sans cesse. Pourtant ce processus n’est jamais réellement achevé : les verticales cinglantes s’interposent, tranchent, relancent, pointent. 3. Partie essentiellement cyclique à dominante “montage” : les matériaux nouveaux y annexent peu à peu les précédents, ceux-là formulés en général différemment, entrecoupés, renversés, rétrécis, élargis.
- Pratique : 1. Écoute à niveau très, très fort. Il faut tenir… mais au lieu de résister par les seules oreilles, ouvrir plutôt le corps entier et écouter par tous ses pores. 2. Refermer le corps [et les yeux], le plonger doucement à l’intérieur des sons comme dans les profondeurs de l’eau et, là seulement, écouter-méditer. 3. Écouter et, surtout, bien regarder. On n’y voit jamais très clairement où aboutiront les chemins proposés.
Ivo Malec commence en Croatie des études d’histoire de l’art et de musique, plus spécifiquement de composition et de direction d’orchestre en intégrant le conservatoire de Zagreb en 1945. Par ailleurs critique musical, il est nommé chef lyrique de l’Opéra de Rijeka en 1952-1953.
Après plusieurs séjours à Paris où il rencontre Pierre Schaeffer, Darius Milhaud et André Jolivet, il s’y installe en 1959 — il obtient plus tard la nationalité française — et intègre dès sa création officielle par Pierre Schaeffer en 1960 le Groupe de Recherches Musicales (GRM), où il reste jusqu’en 1990. Il commence par y travailler à la typologie des objets musicaux voulue par Schaeffer pour son Traité des Objets musicaux (1966), approche dont il continue de se revendiquer par la suite dans son travail de compositeur. Il écrit au GRM Sigma (1963) où il cherche à transposer à l’orchestre son expérience de studio, puis des œuvres alliant ensembles orchestraux et enregistrements sur bande magnétique : Tutti (1962), Cantate pour elle (1966), Lumina (1968), ou encore Attacca (1986).
De 1972 à 1990, il est professeur de composition au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où il succède à Henri Dutilleux, ami et collaborateur à la Radiodiffusion française, à l’origine de la commande du conte pour la radio Les Douze Mois (1960) et dont l’épouse a été l’interprète de Dialogues (1961) lors de sa création. Il donne par ailleurs des master classes en France et à l’étranger (Canada, Argentine, Japon, Chine…). Il continue de diriger périodiquement des orchestres, parmi lesquels l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, ainsi que les orchestres nationaux de l’Île de France, de Strasbourg, de Lille, des Pays de la Loire, de Nice, et à l’étranger, la Philharmonie de Berlin, l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, entre autres.
Commandeur des Arts et Lettres, Ivo Malec est lauréat de cinq Grands Prix du disque, du Grand Prix de la SACEM, du Grand Prix National de la Musique 1992 et de l’Ordre National du Mérite.
Ses œuvres sont éditées par Salabert, Breitkopf & Härtel et Ricordi et publiées par Philips, Harmonia Mundi, Erato et l’Ina-GRM.
Hubert Michel Corps matière substance 2024 40’00
Corps matière substance est une œuvre musicale qui explore la fusion entre la créativité humaine et l’intelligence artificielle. Le titre lui-même, évoque la dualité entre l’organique et l’inorganique, le corps humain et la matière brute, ainsi que les liens profonds qui les unissent.
Approche technique :
La composition repose sur l’utilisation de l’IA pour générer des motifs sonores, des textures et des séquences musicales. Le compositeur humain a ensuite joué le rôle de l’interprète et du directeur artistique, en choisissant, combinant et adaptant les éléments générés par l’IA pour créer une structure narrative musicale cohérente.
Narration sonore :
Corps matière substance cherche à explorer la relation complexe entre l’homme et la machine, en soulignant comment les deux peuvent collaborer pour créer quelque chose de profondément émotionnel et novateur. L’œuvre invite l’auditeur à réfléchir sur l’évolution de la création artistique à l’ère de l’IA et à repenser les notions traditionnelles de créativité.
Émotion et expérience auditive :
L’œuvre vise à susciter une gamme d’émotions, allant de l’émerveillement à la contemplation, en passant par l’étrangeté. L’interaction entre l’IA et le compositeur humain donne naissance à des séquences musicales surprenantes et à des moments d’innovation créative, offrant ainsi à l’auditeur une expérience sonore unique et immersive.
Corps matière substance est une exploration audacieuse de la synergie entre l’art et la technologie, où l’IA sert d’outil collaboratif pour repousser les frontières de la créativité musicale, tout en maintenant le rôle essentiel de l’artiste humain dans le processus. »
Notice écrite par ChatGPT d’OpenAI pour Hubert Michel. En révélant que la rédactrice est une IA, je cherche à engager la réflexion sur notre avenir.
Ayant grandi dans l’univers bruyant d’un restaurant, Hubert Michel a été fasciné dès son enfance par les sons du balayage et le paysage sonore des fréquences radio. Il découvre par hasard la musique électroacoustique et étudie alors la composition avec Roland Cahen, Roger Cochini et Christine Groult. En 2001, il obtient son DEM en musiques électroacoustiques, récompensé par le prix SACEM. Il collabore deux années avec l’IMEB et est chargé de pédagogie à Césaré de 2004 à 2008.
Depuis, en parallèle de ses activités de musicien, compositeur et régisseur, il développe La Bétonneuse, inspirée du Cybernéphone, un instrument conçu pour mettre en relief les musiques concrètes et expérimentales, fixées sur support ou jouées en direct.
Il compose une musique concrète et électroacoustique, élaborée en studio ou jouée en direct pour le concert, le spectacle vivant, la performance et l’installation. Parmi les thématiques abordées, il crée des électrofictions : des musiques concrètes inspirées et influencées par la science-fiction, aux sonorités rappelant la bande son du film «La Planète interdite». Depuis 2014, il est compositeur associé à Module Étrange à Rouen et collabore régulièrement avec PiedNu au Havre. En juin 2024, il crée à Rouen pour la fête de l’été, dans le cadre de la programmation de l’Étincelle, «Corps matière substance», une symphonie concrète en sept mouvements.
22:45
Concert 12 : vidéo acousma
Célia Eid & Sébastien Béranger Erase 2015 07’03
Erase est une métaphore du fonctionnement de notre cerveau, de notre relation à la mémoire, à l’oubli et au souvenir, ce couple inséparable et complémentaire, à tous ces nouveaux instants qui se construisent, s’effacent et dirigent notre vie. Le souvenir est un des plus belles caractéristiques de l’homme mais l’oubli n’en reste pas moins nécessaire…
…Et le temps sculpte notre mémoire.
Visuellement, Erase s’appuie sur une technique usuelle d’animation qui consiste à gérer chaque nouvelle image en effaçant certains éléments de l’image précédente, puis en y rajoutant quelques nouveautés.
La musique se base sur cette même idée de l’oubli, de l’effacement, de la gomme et du filtrage. Dans un espace sonore et visuel très riche et saturé, de larges bandes de fréquences sont arrachées, laissant parfois un sentiment de vide et d’espace en creux.
Le duo formé par Celia Eid & Sébastien Béranger s’appuie sur l’équilibre fragile entre l’œil et l’oreille. Dans un monde où l’image est prédominante, le son tient une place primordiale. La transversalité est essentielle. La relation entre le geste pictural et le geste musical, le rapport entre la matière, le travail de la main et les techniques numériques sont au cœur de leur démarche. Comme dans la musique de chambre, Celia Eid & Sébastien Béranger forment un duo, c’est-à-dire un instrument singulier où toutes les composantes proposent un objet unique.
Cette dualité se retrouve tout particulièrement dans le travail de Celia Eid. Spécialisée dans la relation entre animation visuelle et musique contemporaine, le travail de Celia se tourne aujourd’hui vers l’art vidéo, qui mêle ces deux disciplines. Née au Brésil, Celia Eid est diplômée de l’Ecole de Communication et Arts de l’Université de São Paulo. Pendant plusieurs années, elle a été illustratrice et a collaboré avec plusieurs maisons d’éditions et journaux brésiliens. Son traitement de l’animation l’a amenée à réaliser régulièrement des ateliers de création au Forum des Images de Paris. Son travail a été présenté dans plusieurs festivals internationaux. En 2005 elle a obtenu le prix du meilleur film interactif au festival Fluxus.
De son côté, Sébastien Béranger est un compositeur multiforme multipliant les approches du sonore. Formé aux conservatoires de Reims, Lille et Paris, il est aujourd’hui responsable de la pédagogie et de la recherche à La Muse en Circuit, où il mène des actions de sensibilisation aux musiques de création et aux nouvelles technologies audionumériques. Titulaire d’un DEA d’esthétique et de sciences de l’art ainsi que d’un Doctorat en musicologie, il poursuit ses recherches sur la génération du matériau en conceptualisant le sonore par la représentation graphique. À la manière d’un sculpteur, il travaille sur l’espace comme représentation métaphorique des différentes échelles musicales.
Antoine Alcaraz & Jehan Dejours Près de Nous 2024 / 2025 création 16’30
« Peu importait l’heure à laquelle on se réveillait, une porte battait. De pièce en pièce ils allaient main dans la main, soulevant ceci, ouvrant cela, pour vérifier – un couple de fantômes ».
Près de Nous est une interprétation audiovisuelle de la nouvelle Une maison hantée, écrite par Virginia Woolf en 1921. Dans ce texte, deux couples se croisent au sein d’une maison chargée de mémoire : un couple de vivants, intrigué par des phénomènes mystérieux, et un couple de fantômes, hanté par les échos d’une joie passée. Cette douce errance tisse un dialogue entre les vivants et les morts, entre le passé et le présent, révélant des expériences universelles de l’amour, transcendant les époques et les frontières entre les mondes.
Antoine Alcaraz et Jehan Dejours ont chacun adapté la nouvelle dans leur medium respectif (la musique pour l’un, et la photographie pour l’autre) pour donner naissance à un montage lent et méditatif, où les photos se succèdent à la manière d’un diaporama, créant des rencontres entre l’image et le son, et offrant une interprétation contemplative et sensorielle de cette célébration de l’amour et de la mémoire.
Antoine Alcaraz est compositeur électroacoustique français. Il développe d’abord une première approche de l’improvisation et des musiques live électroniques à travers ses études de percussion au CRR de Rennes. En 2019 il intègre le CRR de Paris où il étudie la composition électroacoustique, notamment avec Denis Dufour. Il y écrit ses premières pièces acousmatiques et construit un goût pour l’adaptation en musique d’œuvres en tout genre telles que des poèmes, des peintures ou encore des dessins. Se servant de ces œuvres comme de partitions artistiques, il cherche à cultiver une musique narrative, forte en poésie et en émotion. Il approfondit aussi une pratique de la platine vinyle, avec laquelle il crée la plupart de ses matériaux sonores destinés à la composition, mais qu’il intègre aussi dans ses performances d’improvisation.
Jehan Dejours Co-fondateur du collectif et label franco-hollandais Plor et membre du duo de plasticiens Studio 2D avec Quentin Daney, Jehan Dejours est un artiste visuel et sonore Nantais qui mène sa quête artistique par le prisme de plusieurs formes d’expression. Ayant une grande affinité avec le monde des sons et lumières, de l’installation et de la photographie, la fusion de ces médiums lui permet de retranscrire le plus fidèlement ses influences et états d’esprit au sein de ses productions.
Rensa (Vincent Laubeuf & Hiroko Higuchi) Germination : chapitre 0 2025 – création 10’00
Comment ce monde est-il né ? Selon la mythologie japonaise, la création du pays a commencé lorsque deux dieux, chargés d’achever la terre flottante, ont remué la terre chaotique.
Combien de temps et quel processus a-t-il fallu pour que la terre, le ciel et l’univers prennent leur forme actuelle ?
Même dans des paysages apparemment inchangés, l’environnement et la beauté créés par la nature évoluent lentement au fil des siècles : il serait impossible pour un seul être humain d’assister à l’ensemble du processus en une seule vie.
La lumière, l’eau et l’air se transforment en vent et créent le flux.
La nature est plus que simplement belle : elle recèle aussi un côté féroce. Les humains sont impuissants face aux diverses catastrophes naturelles.
Nous vivons aux côtés de choses qui échappent à notre contrôle.
Ceux qui peuvent s’adapter à leur environnement survivront et perdureront dans le futur, mais ceux qui n’en ont pas la capacité ont disparu au cours de l’histoire.
Même dans les environnements les plus hostiles, une nouvelle vie prend forme sous terre, comme les bourgeons qui apparaissent au printemps.
Quelle que soit la pollution causée par les humains, la vitalité et le pouvoir curatif de la nature peuvent la purifier.
Ces dernières années, divers événements anormaux ont été observés dans le monde. S’agit-il d’un avertissement de la nature ? Ou d’un SOS ?
La fin du monde n’est-elle qu’un conte de fées ?
「Une installation est présentée simultanément durant le festival, conçue comme un autre chapitre à ce projet. Vous pourrez la voir dans la rotonde de la salle Coloriage toute la journée :
(Re)Germination : chapitre 1 2025 – installation sonore et visuelle.
Une lanterne tournant sans cesse. Des images qui défilent les unes après les autres.
Perpétuelles, sans fin, elles se répètent à l’infini.
« La fin est le commencement, et le commencement est la fin. »
Comme si elles reliaient ce monde à l’au-delà, elles ressemblent à la « réincarnation », où l’on renaît dans ce monde sous la forme d’une nouvelle vie.
La porte de la volonté est désormais ouverte. Nos décisions et nos actions peuvent changer l’avenir. Quel avenir souhaitons-nous ? 」
RENSA (連鎖), dérivé du mot japonais signifiant « chaîne », a été imaginé comme une opportunité de création qui transcende les frontières des genres et des générations, afin de provoquer, par les résonances de chaque élément, une réaction en chaîne. La composition et les rôles des membres changent à chaque projet. L’objectif est de créer une forme de collaboration permettant de dépasser les barrières de genre, d’âge, de nationalité et de discipline, en explorant ensemble différents modes d’expression et en abordant sérieusement des orientations communes et des défis futurs grâce à un dialogue créatif né de la mise en commun des forces de chaque artiste.
Ce projet est une collaboration entre Vincent Laubeuf et Hiroko Higuchi. Ils sont également responsables de la création des affiches et du contenu des réseaux sociaux du festival.
Dominique Richon In between 2024 création 10’50
In Between est un voyage entre 2 dimensions, entre 2 mondes, entre 2 réalités.
Musicien et photographe., Dominique Richon vit et travaille à Paris.
Kyohei Hayashi Reminiscences of a Journey to Noto 2021 23’11
Œuvres vidéo electronacoustiques. Le son électronique représente un paysage mental et un symbole. Je me laisse aller au souvenir en voyageant. Avec les sentiments de la péninsule de Noto. Mais je m’arrêterai moi-même. De la réalité vers le son. De soi à soi. Le voyage va de la réalité au son. Des souvenirs jaillissant du son vers le son. Mais les souvenirs sont-ils réels ? Moi qui réalise ce film, j’apparaîtrai dans le film et deviendrai une partie de mes souvenirs. Un escalier à double spirale mémoriel.
Comme un romancier, j’ai façonné le monde de ce film avec mes mains. Mais cette action en elle-même me rapproche de la véritable beauté. Que tirer de la beauté médiocre qui nous est donnée ? Pour ce faire, nous devons sans cesse trahir la beauté et, tout en évitant la critique, accepter l’onde de choc de la beauté. La critique gèle la beauté. Toutefois la beauté sans critique devient médiocre.
J’ai produit toutes les images et photos qui ont ensuite été mises en mouvement par des techniques d’animation. J’ai également composé le son. Le titre est un hommage à Jonas Mekas.
Né en 1984 à Shinsanda au Jamon, Kyohei Hayashi est artiste sonore, dessinateur et penseur. Il a étudié Hiroshi Nanatuya, Kazuo Uehara, Yasushi Utunomiya, Kazuya Ishigami et Tomonari Higaki à l’Université des Arts d’Osaka.
Il a créé une pièce sonore basée sur la littérature japonaise qui fut donnée et reconnue à travers le monde. Il a donné ses œuvres en concert au Japan’s National Museum of Art en 2014.
Membre de la Japan Society for Electronic Music, de la Japanese Society for Sonic Arts et de l’Association franco-japonaise de la Musique Contemporaine.
Jury pour le prix Russolo -Japon de 2018 à 2024
1er prix ex-aequo du Prix Russolo 2015
Prix Russolo 2011 (France) sélectionné
Prix Presque Rien 2019(France) 3e prix
Récompensé au festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris
Chicago Indie Film Awards (USA) Best Experimental Category – Gagnant
International Computer Music Conference 2013,2021 selectionné
En 2019, j’ai été conférencier au «Creative Music Festival 2019» animé par Yu Wakao.
En 2020, mes œuvres ont été diffusées à la BBC dans le programme «New Music Show» (UK).
Sélectionné pour la 51e édition de Radio Sakamoto Ryuichi.
Lieutenant Caramel Ange Gerard 1989, revisités en 2024. 11’15
3 films super 8 de - L’Ange Gérard voyage dans la lumière
- L’Ange Gérard lutte avec le gentil Punk Loaf
- L’Ange Gérard soigne son désir d’évasion
L’Ange Gérard, errant, perdu dans la lumière. Il voyage.
Mais voilà, dans une rue, une bagarre éclate, des cris, des coups de poings échangés, il sauve Henri d’Annecy et sa voiture rouge intergalactique. L’ange, surpris, se retrouva au cœur du tumulte, ses ailes froissées, son âme en déroute. Les ombres entrelacées, son destin étoilé, après avoir combattu avec punk Loaf, il le transforme en une belle personne. Repartant en excursion, ses ailes d’argent frôlent les feuilles nues. Ses pensées, comme des étoiles filantes, l’ont plongé dans les eaux claires et vibrantes d’un songe Il cherchait désespérément sa voie dans une forêt néfaste, mais grâce à son destin étoilé, la Machine à rêver l’a rappelé… La soucoupe volante en forme d’avion suppositoire, telle une fontaine magique, lava les ondes négatives, les soucis tragiques. Ses ailes lavées, son esprit purifié, il s’envola là-haut, vers le ciel, étoile solitaire, assouvissant dans une lumière éphémère son désir d’évasion.
Philippe Blanchard pratique l’Art Acousmatique à l’Atelier Nautilus de Faverges. Il conçoit ses compositions musicales comme un assemblage d’objets sonores inouïs qu’il fabrique grâce aux programmes de MAO d’Olivier Falcou ou d’Adrien Lefebvre. Il enregistre également ses sons lors de ses voyages : les Norias d’Hama, les tomates de Deir ez-Zur (Syrie), les Zurkhanes (Maison de Force) à Shiraz en Iran, les serpents de Mary (Turkménistan), les Rickshaws de New Dehli (Inde), la Maison jaune de Beyrouth (Liban), la Gare d’Odessa (Ukraine), les moulins à prière de Katmandou, le Métro de Moscou et jusqu’aux résonnances des cryptes du Vatican… Alors tous ces éléments d’un puzzle sonore se métamorphosent en « un dessin animé pour l’oreille » avec parfois pour personnages cosmiques « Le Lieutenant Caramel », les Anges Konstantinos et Gérard…
Philippe Blanchard a réalisé plus de 100 musiques et produit une cinquantaine de Vinyle, CD sur différents labels internationaux, et a travaillé sur de nombreuses pièces de théâtre d’Anastassia Politi.
BIOGRAPHIES
DES INTERPRÈTES
ERIC BROITMANN
Eric Broitmann est compositeur, interprète de musique acousmatique.
Il enseigne ces disciplines au conservatoire d’Angoulême et se produit également en live comme musicien expérimental.
Il multiplie les collaborations et projets depuis de nombreuses années. L’hybridation des langages musicaux, la traversée des frontières, les jeux de contrastes sont au centre de sa recherche musicale.
Tomonari Higaki
Né en 1974 à Yamaguchi au Japon, Tomonari Higaki est compositeur, enseignant, interprète acousmatique et Ph.D. Après ses études de composition au Japon, il a poursuivi son apprentissage à l’Atelier d’été de création musicale de l’Ina-GRM (avec François Donato), puis au CNR de Perpignan avec Denis Dufour et Jonathan Prager, et enfin à l’ENM de Pantin avec Christine Groult. Ses œuvres sont jouées en France et dans de nombreux pays (États-Unis, Belgique, Allemagne, Japon, Italie, Chine, Israël, Corée, etc.), et sont également diffusées à la radio sur France Culture, France Musique et la WDR3 (Allemagne). Il a été lauréat du concours de La Muse en circuit (2002). Son œuvre Prisonnière a été sélectionnée par le festival des arts sur supports au Japon (2014). Tomonari Higaki a reçu des commandes de l’Ina-GRM, Motus, Syntax, Festival d’Art Contemporain « Hanarart », Teion Duo, Trio +, Hiroaki Ooi, Koji Kawasaki, Aki Takahashi… Il a été jury du concours international pour interprétation acousmatique Espace du son en Belgique (2014). Depuis 2021 il est professeur associé à l’université de Tokai.
OLIVIER LAMARCHE
Ingénieur du son, régisseur, musicien, interprète acousmate ; des pratiques et un cursus qui se résument mal en terminologies restrictives, une inclination certaine pour les marges indistinctes et les frontières perméables entre l’art et ses techniques.
Musicien en grande partie autodidacte, il fait ses classes au sein d’obscurs combos expérimentaux, à une époque où groupe de rock adolescent et difficult-music expérimentale en province se conjuguaient ex-nihilo au grand désarrois de son auditoire…
Après avoir écourté ses études aux Beaux-Arts de Versailles et de Cergy-Pontoise, il s’emploie en tant qu’assistant technique sur de nombreux tournages, spectacles et concerts. Preneur de son aguerri, il en fait profession durant de nombreuses années. Entre autres expériences fondatrices, il fut régisseur sur le festival Musique-Action de Dominique Répécaud durant 8 ans. En mai 1996, il y participe à une master-class animée par Jérôme Noetinger, Lionel Marchetti, Jean Pallandre et Marc Pichelin, puis, auditeur fidèle du festival Futura, il suit à partir de 2001 les stages d’interprétation acousmatique initiés par Denis Dufour. Dès lors, il pratique avec enthousiasme la musique acousmatique et son déploiement en concert, et participe depuis 2003 aux activités de la compagnie musicale Motus en tant qu’interprète, régisseur des acousmonium, improvisateur et compositeur, et s’investit dans la pédagogie de l’interprétation. Il a interprété de nombreuses œuvres acousmatiques du répertoire ou en création, diverses pièces mixtes avec les ensembles l’Instant Donné, Linéa, Court-circuit, le collectif Mxm/Cyril Teste avec Jérome Game, et expérimenté la performance live spatialisée avec Vadim Vernay, NORSCQ, Richard D. James/Gwen Jamois, Battery Operated. Il joue lors des festivals Futura, l’Audible-les Instants Chavirés, les évènements Motus et : à Paris, dans toute la France, à Tokyo, Kyôto et Osaka, à Bari, à Milan, à Wroclaw et à Florence. Depuis 2014, il assiste Nathanaëlle Raboisson et Pierre Couprie au sein du MotusLab sur son programme de recherche autour de l’interprétation sur acousmonium
Jonathan Prager
Né à Lyon en 1972, technicien du son de formation, Jonathan Prager y a étudié la composition avec Denis Dufour et Jean-Marc Duchenne, puis Bernard Fort.
Il est membre de l’équipe du festival international d’art acousmatique Futura depuis 1993 et de la compagnie musicale Motus depuis 1996. En 1995, il établit à Lyon son propre studio de création, puis s’installe en Île-de- France en 2012. Il a été professeur de composition acousmatique au CRR Perpignan-Méditerranée de 1998 à 2015. Depuis 2015, il enseigne désormais les musiques électroacoustiques au CRD de Pantin ainsi qu’au PSPBB et au CRR de Paris.
Par une très intense activité d’interprète acousmatique depuis 1995 (plus d’un millier d’œuvres du répertoire acousma et mixte dont plus d’une centaine de créations, en France et à l’étranger), Jonathan Prager prouve qu’une transmission vivante, sensible et incarnée du patrimoine acousmatique international est possible, et défend la nécessité de le faire découvrir au public sous les doigts d’interprètes qualifiés. À cet effet, il a développé des techniques et une pédagogie spécifiques qu’il transmet régulièrement lors de master classes, stages et ateliers. L’influence de sa conception de l’interprétation acousmatique est ainsi particulièrement notable parmi les jeunes musicien.nes acousmates.
J. Prager a composé pour le concert acousmatique, les installations sonores, le ballet ou encore le théâtre. Il a également pratiqué régulièrement l’improvisation (danse et musique) pendant une dizaine d’années.
Enfin, en parallèle à ses réalisations artistiques, il exerce depuis 2008 une activité d’électronicien restaurateur de matériel de studio “vintage”. C’est une passion intense pour les technologies anciennes (et ce qu’elles apportent de singulier au travail de composition électroacoustique) qui l’a amenée à créer, en 2016, l’atelier “Studio Piscine à Tokyo” à Aubervilliers (France).
Nathanaëlle Raboisson
Née en 1981, Nathanaëlle Raboisson interprète depuis 2004 le répertoire acousmatique sur acousmonium en tant que membre de la compagnie musicale Motus et de l’équipe du Festival Futura. Chercheure musicologue, docteure en esthétique des arts numériques, Nathanaëlle Raboisson mène des recherches sur la pratique et la transmission de l’interprétation des musiques électroacoustiques sur acousmonium ainsi que sur la spécificité expérientielle des environnements interactifs sans interface. Elle fonde en 2014 le MotusLab, laboratoire de recherche de la compagnie musicale Motus. Nathanaëlle Raboisson a étudié la composition et l’interprétation avec Denis Dufour et Jonathan Prager au conservatoire de Perpignan. Elle a débuté ses études musicales par le piano et a souhaité compléter cette formation par l’apprentissage de la facture et de l’accord de piano. En tant que pédagogue elle anime régulièrement des master classes, stages, séminaires, autour de l’interprétation et de la composition acousmatique. Depuis 2005, elle est administratrice de la compagnie musicale Motus, et du Festival Futura.
En 2020, elle est lauréate du programme de résidence en recherche et création à la Villa Kujoyama.