Panayiotis Kokoras Qualia 2017 09’40
Karine Dumont Pendulum 2019 création 08’00
Frédéric Acquaviva Quatre études animales 2008 07’34
Nishio Tomonori SA・DA・KO 2021 création 13’15
Vera Ivanova Soma 2001 15’16
interprète : Jonathan Prager
Karine Dumont Pendulum 2019 création 08’00
L’équilibre de notre monde aujourd’hui dépendra de notre capacité à retrouver une relation perdue avec le monde sauvage. Les hommes et les loups doivent s’entendre, s’apprendre ou se réapprendre ou alors c’est le chaos assuré, la prophétie de la mort, de la famine, de la guerre et de la conquête telle qu’annoncée par les cavaliers de l’Apocalypse dans le Nouveau Testament. Les voix humaines, les hurlements des loups, les voix électroniques et les chants se rencontrent et construisent des ponts, des passerelles des voies d’ententes possibles entre ces mondes. Des langues nouvelles également, des glossolalies, des ré-ententes, en somme des retrouvailles joyeuses entre des mondes qui ne s’entendaient plus.
Biographie
Karine Dumont est artiste sonore, compositeure de musique électroacoustique et improvisatrice. Après des études littéraires, elle obtient un Premier Prix de composition électroacoustique à l’unanimité ainsi que le prix Henri Tomasi au CNR de Marseille. Elle suit des stages logiciels à l’IRCAM (Paris), de documentaire sonore de création à Phonurgia Nova (Arles), de studio analogique et de sound design à Musiques & Recherches (Ohain, Belgique) et techniques au CFPTS de Bagnolet. Elle compose principalement avec le théâtre, et opère directement au plateau avec le Kollectif Singulier (Amiens, Somme) et les Antliaclastes (Hérisson, Allier) avec qui elle est également manipulatrice. Outre les musiques de scène, elle compose des pièces électroacoustiques et radiophoniques. Après différentes expériences dans des groupes, elle créé à Marseille le Collectif 201 avec des compositeurs, improvisateurs et performeurs électroacoustiques et qui travaille principalement autour des installations sonores sensitives et interactives. Elle développe également son « kala lunatic project » dans des sets d’improvisations électroniques et radiophoniques. Elle fait partie du netlabel Electronic Girls basé à Venise (Italie) et participe, en 2017, à la résidence au Studio Venezia initié par Xavier Veilhan au Pavillon Français de la Biennale de Venise. Elle réalise la musique originale du documentaire Et puis nous sortirons revoir les étoiles d’ Isabelle Debraye (Production La Voix Lactée) et du court-métrage de Tony Wadham, A Blot on the Shield. Elle poursuit ses recherches sur les nouveaux modes de composition sonore, notamment dans le domaine de la lutherie mais surtout dans le cadre d’une écriture scénique dans laquelle elle pose la question du geste et du croisement entre les différentes disciplines artistiques. http://www.kalalunatic.com
Frédéric Acquaviva Quatre études animales 2008 07’34
1. Etude 1, pour battant de chiotte et chienne (1’51”)
2. Etude 2, pour battant de chiotte et chienne, commentée par la chienne (1’51”)
3. Etude 3, pour battant de chiotte et chienne avec commentaires de la chienne et nouvelles précisions de cette même chienne (1’51”)
4. Etude 4, souvenirs de la chienne et critique, sans doute favorable, de la pièce (1’51”)
NB. L’interprète doit lire le titre de chacune des quatre parties avant de les spatialiser « … Pièce inspirée par la chienne de mes voisins dont l’alternative était de se retrouver sur mon disque ou bien étranglée, [ici je songe à Cézanne qui ne supportait pas même le bruit d’un ascenseur ni les aboiements d’un chien]. Chaque pièce, de durée rigoureusement identique intègre la pièce précédente [des pièces musicales intègres en quelque sorte], commentée par la même chienne devenue critique soliste dans la dernière. Ici, il ne s’agit évidemment pas d’un travail sur le timbre si particulier de mon battant de chiotte subitement atteint d’une voix particulière, mais d’une véritable étude musicale sur les interactions voire hybridations humains / animaux [avec toutes les variantes aujourd’hui en liberté dans la rue], étude sur l’espace sonore [mon studio – la pièce du voisin – l’enregistreur sur le palier] et ses variations sémantiques… »
Biographie
Frédéric Acquaviva (né le 20 janvier 1967) est un compositeur autodidacte de musiques expérimentales et artiste sonore depuis 1990, vivant entre Paris, Berlin et Londres. En 2020, il devient le troisième compositeur français (après Pierre Henry et Luc Ferrari) à obtenir le prestigieux Prix Karl Sczuka (Donaueschingen / SWR) pour sa musique « ANTIPODES ».Concerts monographiques à Experimental Intermedia (NY), Deep Listening Institute (NY), ZKM (Karlsruhe), Museum Weserburg (Bremen), XP (Beijing), Moderna Museet (Stockholm). Diffusions monographiques sur France Culture (ACR), WGXC (NY), Hear and Now (BBC-Radio 3), SWR (Baden Baden). Acquaviva a obtenu des résidences de composition à EMS (Stockholm), Emily Harvey Fondation (Venise) et une commande d’Etat du Ministère de la Culture. Il a collaboré avec Pierre Guyotat, Isidore Isou, Henri Chopin, Maurice Lemaître, Dorothy Iannone, Loré Lixenberg, Joël Hubaut et a fait l’objet en 2018 d’un numéro spécial de la revue « Freeing » avec 39 contributions sur son oeuvre dont Denis Dufour et Tom Johnson et, en 2021, d’une première étude critique approfondie de son esthétique musicale par Yoann Sarrat « Phonosophie et corporalité compositionnelle : L’art sonore de Frédéric Acquaviva » (Al Dante / Les Presses du Réel). Il est représenté par la Galerie Satellite à Paris et fait partie des collections de la Bibliothèque Kandinsky (Centre Pompidou, Paris), Beinecke Library (Yale University, USA), The White Archives (USA). Avec Loré Lixenberg, il dirige la revue CD-DVD-magazine-site web « CRU »et l’artist space La Plaque Tournante (Prix du Sénat de Berlin en 2017) et a publié une trentaine de disques, une soixantaine de livres et plus d’une centaine de multiples d’art sonores. Il est également l’auteur de la première monographie sur Isidore Isou (Prix du meilleur livre d’art contemporain au FILAF 2019).Sa nouvelle musique avec la voix de la plasticienne ORLAN ainsi qu’un orchestre de 100 musiciens et dead electronics sera diffusée en janvier 2022 à la Deutschlandfunk Kultur (Berlin).
Nishio Tomonori SA・DA・KO 2021 création 13’15
Sadako est l’histoire horrifique la plus célèbre du Japon. Les enfants japonais testent souvent leur courage à l’école et dans la forêt la nuit. Ils deviennent téméraires pour cacher leurs sentiments de peurs. Je pense que cette situation est très « kawaii ». J’espère que vous apprécierez l’atmosphère d’horreur japonaise.
Biographie
Tomonori Okada est un compositeur japonais né à Hiroshima. Il a commencé à jouer du violoncelle à l’âge de 8 ans et a continué à étudier la musique au Hiroshima Music High School. Il a également commencé à prendre des cours de composition à l’Université Soai d’Osaka et a obtenu un Master à l’Université des Arts d’Aichi. Il a remporté le prix Futura au CCMC2017, et sa musique a également été sélectionnée pour l’Association Presque Rien 2017.
Vera Ivanova Soma 2001 15’16
Le titre de la pièce est tiré de la mythologie indienne ancienne où le soma est une boisson enivrante sacrée utilisée dans le rituel védique, mais aussi la divinité de cette boisson et plus tard celle de la Lune. En outre, il s’agit d’une racine morphologique du mot somatique, etc. La principale caractéristique de la pièce est l’utilisation de sons reconnaissables et leur transformation. Ces sons sont des sons instrumentaux (cymbale à archet, grosse caisse, glissando des cordes de l’orchestre, répétitions du piano, vibraphone à archet et carillon éolien), des sons de l’environnement (avion, bruit, foule, cri) et quelques mots parlés (« c’est moi »). Au cours du processus de développement de la pièce, ces sons sont répétés dans un certain contexte et transformés (à l’aide des programmes informatiques Sound Hack et des plug-ins/filtres de Logic Audio Gold). Avec les sons instrumentaux, mon objectif était d’utiliser le logiciel comme une sorte de « technique étendue » pour obtenir un effet de déroulement et de transformation progressifs d’un son encore reconnaissable. Le bruit de la foule est traité comme une texture musicale, les mots étant « écrasés » pour mettre en valeur certains phonèmes et voyelles dans une masse sonore en mouvement continu. L’idée principale de la composition était de faire un voyage à partir de sons initiaux reconnaissables à travers leurs transformations à différents niveaux de mondes externes et internes et leur coexistence.
Biographie
Les compositions de Vera Ivanova ont été décrites comme « … des œuvres humanistes et profondément ressenties… ». (John Bilotta, Society of Composers, Inc.). Dans sa première Fantasy-Toccata (2003) pour violon et piano, « l’humour prend un ton plus dur et sardonique qui rappelle les racines de la compositrice dans les œuvres de Chostakovitch et de Schnittke » (Ted Ayala, Crescenta Valley Weekly). Dans sa dernière œuvre, Three Studies in Uneven Meters pour piano (2011), « le plus grand pouvoir de sa musique brève, angulaire et cristalline réside dans sa capacité à provoquer les dieux de la symétrie » (Laurence Vittes, Lark Gallery Online Blog). Après avoir enseigné comme professeur adjoint de théorie et de composition à la Setnor School of Music de l’université de Syracuse (NY), elle a été nommée professeur associé de musique au College of Performing Arts de l’université Chapman (Orange, CA). Mme Ivanova enseigne également à la Colburn Academy. Sa musique est disponible en version imprimée chez Universal Edition et Theodore Front Music Literature, Inc, SCI Journal of Music Scores (vol. 45), en CD chez Ablaze Records (Millennial Masters series, Vol. 2), Quartz Music, Ltd, PARMA Recordings (SCI CD series, No. 27), Musiques & Recherches (Métamorphoses 2004), Centaur Records (CRC 3056), et sur son site Internet : www.veraivanova.com.