15:00
Concert 8
INTERPRète OLIVIER LAMARCHE
Francis Larvor Sous pression [2021] 14’01 – Hommage
Ayako Sato T-P-T [2023] 10’00 /// FOCUS JAPON
Victor Wetzel Mémoires Hyperboréennes [2024 création – commande Motus] 10’00
Philippe Leguerinel Les beaux jours [2024] 20’00
Francis Larvor Sous pression [2021] 14’01 – Hommage
Sous-pression, étonnement, signifie sur-pression et c’est là où nous nous trouvons : notre planète explose, mais l’univers est en expansion, nous chauffons du climat et de nos humaines tensions alors que l’espace se refroidit.
Ultime sursaut ou migraine passagère, à notre échelle c’est peanuts dans le gosier ou larsen dans les esgourdes.
Francis Larvor (1955-2024)
Après la basse électrique et une formation à la contrebasse, le chemin de la composition s’ouvre avec la découverte de la musique électroacoustique. Dès lors, la rencontre entre les musiques contemporaines, l’improvisation et les nouvelles technologies est inévitable. L’exploration de ces géographies du jeu et de l’écoute se poursuit par l’association avec des partenaires d’expressions actuelles. Instrumentiste et manipulateur de corps sonores, de magnétophones, de platines tourne-disques et de systèmes informatiques avec les formations : Elektrojen et Patasonic de 1990 à 96, Elu Par Cette Crapule en 95 et 96, les Phonogénistes depuis 98 et depuis 2000, Le mur du fond, avec Patrice Cazelles, poète et Jacques Pochat poly-instrumentistes.
Créations : Futur Musique 91, Sons d’Hiver 92, Futura 94 et 99, Faust 94, Les 38e Rugissants 95 ; Exercices de Style d’après Raymond Queneau en 1996 et L’Horloge Avalée en 2001, commandes INA-GRM au Grand Auditorium de Radio France, radiodiffusions ; C’est Cassé à l’Intérieur sur le label Acousmatica, CD en 1996 ; Décomposée au Musée de la Musique et à l’Ecole Nationale de Musique de Paris en 1998 ; Bruits et Légumes à Darmstadt en 2001.
Ayako Sato T-P-T [2023] 10’00
« TPT » signifie « Tokyo-Paris-Tokyo ». Inutile de préciser que ce titre repose, avec respect, sur le « Paris-Tokyo-Paris » de Luc Ferrari pour sextuor et sons enregistrés.
Une compositrice vivant à Tokyo est en contact et immergée dans les sons de Tokyo. Elle se rend à Paris, à 9000 km. Dans une ambiance différente de celle de Tokyo, elle écoute le quotidien parisien et fait de la musique à Paris. La langue, le sens des valeurs, l’idéologie, la religion, la température, l’humidité, les vêtements, la nourriture et les différences culturelles stimulent notre peau.
« Il est difficile de se comprendre avec des différences. »
Il y a quelques jours, elle a eu une telle conversation avec un ami. Qu’est-ce que la « différence » ? Même si nous partageons la même nationalité et le même lieu de résidence, vous et moi sommes différents, et elle et lui sont différents. Les frictions existent partout, non seulement entre Tokyo et Paris, mais aussi au sein de Tokyo ou de Paris. C’est la friction qui la stimule. La discorde dans la vie quotidienne qui circule stimule l’art.
Ayako Sato est une compositrice, musicienne et artiste travaillant principalement dans le domaine de la musique électroacoustique. En utilisant des matériaux d’enregistrement de bruits, de sons du quotidien et d’objets sonores qu’elle rencontre au cours de ses voyages et de sa vie quotidienne, elle crée des œuvres qui retracent et où s’écrasent les souvenirs d’environnements et de lieux, et collabore également avec des vidéastes et des danseurs, ainsi qu’interprète la diffusion sonore. . Ses œuvres ont été présentées lors de conférences et de festivals internationaux, notamment ICMC (Australie, Grèce, États-Unis, Corée et Irlande), SMC (Suède, Grèce, Allemagne, Chypre, Italie et France), Festival Futura (France), NYCEMF (États-Unis).), Born Creative Festival (Tokyo, Japon), etc. En 2019, elle a obtenu son doctorat de l’Université des Arts de Tokyo pour son étude des œuvres de Luc Ferrari. Elle est actuellement chargée de cours à temps partiel à l’Université de Tamagawa et à l’Université des Arts d’Osaka, et chercheuse associée à l’Université Paris 8.
Victor Wetzel Mémoires Hyperboréennes [2024 création] 10’00
>Commande de la compagnie Motus pour l’édition 2024 du festival Futura.
Aux confins septentrionaux du monde se trouve un paradis sur terre : l’île d’Hyperborée. Le soleil y brille toute l’année, les habitants ignorent tout de la faim et de la maladie, et on n’y meurt que par satiété de la vie. D’après Pindare, cette terre se situe « par-delà les souffles froids de Borée », titan responsable des vents forts et froids venus du Nord. Pour y arriver, il faut remonter ces vents, jusqu’à dépasser le lieu de leur naissance.
« Mémoires hyperboréennes » est un voyage intérieur vers une terre fantasmée, celle que l’on couve à l’intérieur de nous. Pour s’y confronter, il faut remonter nos vents intérieurs. Cette pièce est composée principalement d’enregistrements vocaux, qui symbolisent tantôt ces vents intérieurs, les mémoires floues et fragmentées que l’on rencontre dans ce voyage, tantôt la douceur intérieure que l’on ressent lorsque l’on se retrouve soi-même.
>Prises de son réalisées au studio du conservatoire de Vanves et à la Peyrigne.
>Prises de son additionnelles : Antoine Alcaraz, Théo Fernandez, Victor Wetzel.
>Pièce réalisée au studio personnel du compositeur, à Paris XIII.
Victor est compositeur, chanteur, et docteur en acoustique. À l’université, après une double licence sciences et musicologie, puis un master en acoustique musicale, il s’engage dans une thèse de doctorat à l’IRCAM, qu’il a soutenue en 2021. En 2024, il obtient un DNSPM en composition électroacoustique du pôle supérieur de Boulogne-Billancourt (PSPBB).
Aujourd’hui, Victor travaille avec des institutions comme La Muse en Circuit, l’Orchestre de chambre de Paris et l’ensemble Court-Circuit pour des projets de création ou des projets pédagogiques autour de la création sonore. Il est aussi professeur de composition électroacoustique au conservatoire de Vitry, enseignant d’ingénierie du son et de création sonore au conservatoire d’Issy-Vanves. Il chante au sein du Chœur de l’orchestre de Paris et de l’Ensemble Siébel.
Philippe Leguerinel Les beaux jours [2024] 20’00
Comment saisir un mouvement qui semble avancer inexorablement ? Pourquoi déceler à la fois un élan heureux ou une forme de promesse et ressentir également un malaise, une forme de crainte face à ce mouvement tournoyant qui emporte tout, cet ostinato exaltant et terrifiant, cette grande progression qui évoque un exutoire joyeux et débridé comme une marche vers l’abîme ?
La pièce évolue ainsi : déroulement régulier d’une figure rythmique simple, mais pesante, parsemé d’éclats, de jaillissements, de mouvements contraires ou déviés d’un chemin pourtant bien balisé.
Si le mouvement semble spontané et libre, la boucle reste immuable voire d’une rigueur implacable, avant que la mécanique colorée, puissante et dansante ne se fracture et ne se disloque.
Attaché au sonore comme témoin de notre rapport aux êtres et aux choses, Philippe Leguerinel est l’auteur, à ce jour, de plus d’une trentaine de pièces pour support audio. Du micro au haut-parleur, c’est tout l’atelier des sons qu’il sollicite dans la réalisation exclusive de musiques électroacoustiques de support.
Depuis 2007, ses pièces sont régulièrement jouées, dans le cadre de concerts et de festivals (Futura, Alcome, Ekhoes, Why Note, etc.) en France ou à l’étranger (Crest, Paris, Marseille, Bruxelles, Milan, Tokyo, etc.).
Sa musique est éditée sur les labels Obs et Nostalgie de la boue ainsi que sur Bandcamp.