18:00
Concert 15
INTERPRETE NATHANAELLE RABOISSON
Armando Balice Concrete Aeterna [2024] 13’00
Kazuo Uehara Assemblage 2004 06’55 /// FOCUS JAPON
Laurence White (Bouckaert) Ramen [2024 création] 12’30 /// FOCUS JAPON
Camille Lacroix Bouche de ventilation [2024 création] commande Motus 11’36
Armando Balice Concrete Aeterna [2024] 13’00
Commande du conservatoire du Grand Chalon
Concrete aeterna est le premier opus de la série « Concrete » qui cherche à se confronter à un matériau brut inspiré à la fois par le sens premier du terme en anglais « béton », symbole architectural d’une époque moderne, mais aussi par le sens donné par Pierre Schaeffer en 1948 lorsqu’il invente la musique concrète.
Le béton, utilisé massivement dans les constructions depuis la seconde moitié du 20e siècle, a engendré le courant brutaliste. Ce mouvement explore des formes simples et massives, offrant une esthétique à la fois utopique et dystopique.
Concrete aeterna présente une musicalité répétitive et continue principalement issue de manipulations de bandes magnétiques.
Créée lors d’un concert hommage aux compositeurs Ligeti et Xenakis, le titre Concrete aeterna est un clin d’œil au Lux aeterna du premier et Concret PH du second.
Armando Balice est un compositeur et improvisateur électroacoustique franco-italien. Il est directeur et co-fondateur de la compagnie de création sonore et musicale Alcôme et professeur de composition électroacoustique au conservatoire du Grand Chalon.
Il est inspiré par l’idée abstraite du noir et explore la poétique et les références qui s’y rattache, peinture, poésie, culture, etc. Il cherche à développer une musicalité intense et profonde quasi orchestrale qui puise ses influences autant dans les musiques actuelles au caractère plus noise que dans le grand répertoire de la musique acousmatique ou classique.
En 2023, il reçoit le prix Francis et Mica Salabert dans le cadre des Prix Symphoniques de la SACEM.
Il a bénéficié de commandes de différentes structures comme Radio France, la Maison de la Musique Contemporaine, l’INA-GRM, La Muse en Circuit dans le cadre des Fabriques à Musique de la SACEM, de l’Ensemble Cairn, des centres de création Le Logellou et Ici L’Onde, Esox Lucius ou encore de la compagnie musicale Motus ainsi que de divers festivals. Ses musiques ont été jouées régulièrement à l’étranger, notamment au festival Silence en Italie, au conservatoire de Wuhan et à Pékin en Chine, au Japon, au festival Acousmonium en Russie et Autriche, en Roumanie, en Espagne, etc.
Il a étudié la composition électroacoustique auprès de Jean-Marc Weber puis au Pôle Supérieur d’enseignement artistique de Paris Boulogne-Billancourt avec Denis Dufour et Jonathan Prager avant de poursuivre avec un Master en musique électroacoustique et arts sonores avec l’INA-GRM. En 2013, il conçoit l’acousmonium de la compagnie Alcôme avec laquelle il organise régulièrement des concerts et mène des actions pédagogiques autour des musiques électroacoustiques.
Kazuo Uehara Assemblage 2004 06’55
Cette œuvre a pour sujet le problème de l’environnement sur notre planète. Elle est construite en cinq parties, et se compose de sons anecdotiques tels que des conversations humaines, des sons de Biwa, instrument traditionnel japonais, et d’autres sons de la vie courante. Les techniques employées pour la composition de cette pièce sont celles de base du studio, la forme se dégageant d’elle-même peu à peu lors du processus de travail des sons. [KU]
Né à Osaka [Japon] en 1949, Kazuo Uehara a étudié la composition à Tokyo et New York. Ses œuvres interactives, multimédias et de concert sont régulièrement jouées en France, en Allemagne, aux USA ainsi qu’en Suède, Bulgarie, Russie, Pologne, Brésil, Chine et Corée. Depuis les années 1980, il produit l’International Festival for Contemporary Music au Japon. Il est fondateur, en 1993, et directeur de la Japan Computer Music Association [Jacom], et est professeur de musique à l’université des arts d’Osaka. Il est décédé en 2022.
Laurence White (Bouckaert) Ramen [2024 création] 12’30
à Francis
Ramen est une sorte de western électroacoustique, un clin d’œil au film Tampopo de Juzo Itami. Un western spaghetti rempli d’actions mouvementées avec des bagarres ; à la fois tendre et populaire, cette pièce est dense avec un matériau qui se décline à l’infini comme cette fameuse soupe. Dans ce bouillon, on trouve des clins d’œil anecdotiques et des brides de mélodies presque mélancoliques, un joyeux mélange de multitudes de couches organiques qui se superposent et s’entrecroisent sans cesse.
Merci à Vincent Laubeuf pour la programmation et à Nathanaëlle Raboisson pour l’interprétation.
Laurence White (Bouckaert)
C’est au fil des rencontres et des liens artistiques que j’ai petit à petit questionné le son et ces agencements aussi bien dans l’écriture de supports, la musique mixte, et la musique improvisée. D’abord dans l’exercice de la composition pour support, issu de la tradition schaefférienne, puis en sympathie, comme les cordes entre elles, avec les arts-plastiques, la voix dans tous ces états, les arts de la scène jusqu’au butô.
Dans l’improvisation, chaque partenaire de jeu a toujours été une rencontre unique avec un terrain commun, les vibrations; curieuse de tout, j’aime m’acoquiner aussi bien avec l’art radiophonique, le visuel, le désuet que la complexité. Ma ligne de conduite se mêle aussi bien dans les entrailles du son sous toutes ces coutures que dans sa forme, toujours valorisée par l’indiscipline, le décoiffé.
Camille Lacroix Bouche de ventilation [2024 création] commande Motus 11’36
Bouche de ventilation : Dispositif d’extraction et de filtrage des émissions vocales et pneumatiques destiné à l’assainissement de l’espace intérieur.
Camille Lacroix est une compositrice et artiste sonore basée à Paris. Elle étudie la scénographie à l’ENSAD et la composition électroacoustique au CRD de Pantin. Son travail évolue actuellement entre les champs de la musique, des arts plastiques et de la performance.
Elle compose des pièces acousmatiques, parfois dans le cadre de commandes (« Quatres hymnes mous » [2023], commande d’Ici l’onde ; « Concrétions » [2024], commande d’Athénor ; « Bouche de ventilation » [2024], commande de Motus / Festival Futura).
Sa pièce « Quatre hymnes mous » est finaliste du prix Russolo 2024 ; sa pièce Grabüg-eûment est lauréate du Concours Petites Formes 2022 (TPMC).
Elle travaille depuis 2022 sur un projet pluridisciplinaire inspiré par un texte de Marcel Duchamp, qui se décline sous la forme d’une pièce électroacoustique (Transformateur destiné à utiliser les petites énergies gaspillées, 2022), d’un livret illustré (D.U.S.T., 2022) et d’une série de performances sonores (Générateur de tensions, 2023 ; Ventilateur, 2024). Dans le cadre de ce travail performatif, elle conçoit des dispositifs sonores et sculpturaux qui transforment les corps en « ready-made vivants et haut-parlants à basse performance énergétique ».