Programme
Paul Ramage Visseuse électrique en promotion [2019] 10’00
Sophie Delafontaine Dormir, aujourd’hui [2018] 14’17
Francesco Giomi Con brio [2003] 13’48
Adam Stanović Would be to Seek [2017] 09’49
Total 47’54
Interprète : Jonathan Prager
Paul Ramage Visseuse électrique en promotion [2019] 10’00
Pièce acousmatique composée pour la pièce Chorégraphique de Flora Gaudin.
Composée à l’abbaye de Royaumont lors des résidences Prototype.
La musique de Visseuse électrique en promotion a été créée à l’abbaye de Royaumont lors des résidences prototypes pour la pièce chorégraphique de Flora Gaudin. J’avais l’intention à travers cette pièce de faire entendre les corps et de donner à voir les sons. L’idée était, par un travail très étroit entre musique et danse, de créer des rencontres, des points de convergence et de divergence entre gestes et sons, mouvement et musique.
J’ai utilisé pour transcrire l’univers désincarné du Dépeupleur (nouvelle de Samuel Beckett qui nous a servi de source d’inspiration) un matériau issu de détournements de sons mécaniques. J’ai privilégié ce qui s’apparente à des défauts organiques générés par des machines du studio électroacoustique quand on les pousse dans leurs retranchements.
De ces matériaux bruts voire brutalistes, nous avons en collaboration avec Flora Gaudin fabriqué six boucles différentes : cinq boucles personnelles pour les cinq interprètes danseurs et une sixième, collective qui servirait tantôt de relais, tantôt de point de rencontre, tantôt de ligne de fuite. Ces boucles tiennent lieu de colonne vertébrale pour toute l’architecture de la pièce. En effet, cette dernière, radicalement continue, voit ces boucles se vider de leurs substances au fur et à mesure pour se remplir de trames aériennes, comme un appel d’air vers une libération intérieure.
Paul Ramage
Biographie
Paul Ramage est violoniste, improvisateur et compositeur.
Il commence son apprentissage musical à dix ans par le violon.
Après une rencontre avec Didier Lockwood (dont il intégrera l’école en 2003), il s’intéresse au jazz et aux musiques improvisées. Parallèlement il poursuit ses études de violon classique au CRR de Cergy-Pontoise dans les classes d’Aude Lefevre et Franck Delavalle et, de musique de chambre de François Poly.
Il obtient un D.E.M de jazz et de violon. En 2013 il obtient son D.E.M de composition électroacoustique au conservatoire de Paris, dans les classes de Denis Dufour et Jonathan Prager. Il obtient ensuite un Master de composition électroacoustique à l’INA_GRM. Compositeur d’une quarantaine d’opus, tant acousmatiques que mixtes ou instrumental, il a joué et été joué dans divers pays (France, Espagne, Italie, Portugal,
Roumanie, Royaume Unis, Japon, Etats Unis, Chine…). Il est lauréat du prix
Métamorphose (Musique et recherche) du second prix Russolo (Fondation Russolo-Pratella (Italie)/Studio Forum d’Annecy) et titulaire du certificat d’aptitude (C.A) de composition électroacoustisque. Il enseigne la création sonore au conservatoire de Bagneux. Aujourd’hui membre d’Alcôme (Compagnie de création et de diffusion de musique contemporaine) il s’emploie à faire vivre la création sur tous ses versants.
Sophie Delafontaine Dormir, aujourd’hui 2018 14’17
— Vous connaissez le bruant à gorge blanche?
— Non, pas du tout? Moi non plus.
— C’est un oiseau migrateur qui ne dort pas pendant ses périodes de migration.
— À moi aussi, il arrive parfois de ne pas assez dormir, de trop travailler et de ne plus savoir comment je m’appelle, pas vous?
— Dormir, aujourd’hui, c’est un projet, une forme de résistance, une désertion. Nier l’autoroute de l’existence par le sommeil.
Je prône la décroissance, et de fait le sommeil pour tou-te-s. Ne serions-nous pas plus heureux-ses, si plus reposé-e-s? Cette pièce est un petit manifeste pour travailler moins et dormir plus. Je le pose là, sans trop y laisser d’espoir.
Dormir, aujourd’hui a été réalisée en 2018 au studio Métamorphoses d’Orphée de Musiques & Recherches à Ohain (Belgique) et a été créée le 28 octobre 2018 durant le festival L’Espace du son au Théâtre Marni à Bruxelles (Belgique). Elle est une commande de Musiques & Recherches. Merci à Laurent Plumhans pour son texte Le bruant, à Yannick De Coster pour sa voix et à Joachim Glaude pour ses enregistrements sonores.
Biographie
https://electrocd.com/fr/artiste/delafontaine_so/Sophie_Delafontaine
Depuis ses quatre ans, Sophie Delafontaine aime et découvre de nombreuses musiques par sa pratique de la danse. C’est en dansant et bougeant qu’elle déniche la musique acousmatique. À 20 ans, sur un conseil de Sylvette Vezin, elle quitte la Suisse et s’installe en Belgique où elle étudie la composition acousmatique au Conservatoire royal de Mons / Arts2 — École supérieure des arts (Mons, Belgique) avec Annette Vande Gorne, Philippe Mion et Ingrid Drese. Elle y obtient sa maîtrise en 2014. Elle comprend peu à peu que c’est le lien entre la musique acousmatique et la danse contemporaine qu’on lui a enseigné à travers les préceptes d’Alwin Nikolaïs qui renforce son intérêt pour l’art acousmatique, à savoir: la démarche concrète.
Dans sa pratique de la composition, Sophie Delafontaine aime récupérer, recycler, renouveler son matériel sonore. Sa composition acousmatique est fortement influencée par ses créations pour la danse ou le théâtre. Elle s’inspire des ambiances, atmosphères, textes, histoires et personnages présents dans les différents spectacles pour lesquels elle fabrique de la musique.
Sa rencontre avec Annette Vande Gorne l’oriente vers une spécialisation dans l’interprétation de la musique acousmatique en concert. Sophie Delafontaine remporte le second prix au Concours d’interprétation spatialisée Espace du son en 2012. Elle enseigne cette discipline à Arts2 depuis 2016. Elle travaille régulièrement comme interprète, pour Musiques & Recherches et la FeBeME (Fédération belge de musique électroacoustique). Son intérêt envers le métier d’interprète l’amène à collaborer à plusieurs projets: l’élaboration du premier acousmonium fixe lausannois, le Wolfonium, avec l’équipe d’Oblò Sonic; l’interprétation de diverses pièces sur la version «3 consoles» de l’acousmonium Alcôme (Paris, France); la fondation du collectif de compositeurs Séneçon (Bruxelles); et l’élaboration des Titans avec Pierre-Axel Izerable, un système de projection sonore composé d’enceintes en béton.
Sa musique acousmatique est régulièrement jouée en Belgique, mais aussi à l’étranger: Ina-GRM (Paris, France), Alcôme (Paris, France), Musiques & Recherches (Ohain, Belgique), Festival Futura (Crest, France), Klang (Montpellier, France), BEAST (Birmingham, Angleterre, RU), FAQ Festival (Bois-le-Duc, Pays-Bas), Exhibitronic (Strasbourg, France), Oblò (Lausanne, Suisse), Fonoteca Nacional de México (Mexico, Mexique), Balkan Contemporary Music Festival (Tirana, Albanie), Zèppelin (Barcelone, Espagne), ReMusica (Prishtina, Kosovo), MANTIS Festival (Manchester, Angleterre, RU), Audior (Turin, Italie), Dias de Música Electroacústica (Lisbonne, Portugal).
Francesco Giomi Con brio 2003 13’48
Commande de l’INA/GRM
La pièce explore un univers de références musicales personnelles, utilisant uniquement de façon limitée des éléments extérieurs. La composition est basée sur plusieurs thèmes différents reliés au domaine de la musique instrumentale : cordes, gestes rythmiques, mélodies. Mais les «gestes musicaux» sont ici localisés dans une dimension narrative complètement artificielle.
Studio: Tempo Reale, Florence
Création à Paris, Festival Multiphonies, April 12, 2003
1er prix du concours de l’International Rostrum of Electroacoustic Music (IREM-UNESCO), 2007
Biographie
Francesco Giomi (Florence, 1963) est compositeur, improvisateur et artiste sonore, il a collaboré avec Luciano Berio et d’autres compositeurs, musiciens, chorégraphes et directeurs importants, ainsi qu’avec des orchestres et des ensembles italiens et étrangers. Il a dirigé l’équipe live electronics de Tempo Reale dans des théâtres et des festivals du monde entier. Ses œuvres sont régulièrement jouées dans le monde entier dans des festivals et des concerts, tandis que sa musique est sélectionnée et récompensée par des festivals italiens et étrangers. Il est professeur de composition de musique électroacoustique au Conservatoire de musique de Bologne et il est directeur de Tempo Reale.
Adam Stanović Would be to Seek [2017] 09’49
Hommage à Beatriz Ferreyra pour son 80e anniversaire.
Would be to Seek a été réalisée en 2017 dans le studio du compositeur à Sheffield (RU) et elle a été créée le 22 septembre 2017 pendant un concert à la University of Greenwich de Londres (RU). Elle a été composée sur une invitation d’Annette Vande Gorne qui s’est gentiment chargée d’organiser ce présent pour Beatriz Ferreyra. Would be to Seek a obtenu une mention d’honneur au 15e concours Musicacoustica-Beijing (Chine, 2018).
Biographie
https://electrocd.com/fr/artiste/stanovic_ad/Adam_Stanovi%C4%87
Adam Stanović (né Stansbie) compose de la musique électronique depuis vingt ans. Ses premières expériences sur magnétophones et lecteur minidisque quatre pistes le poussent à étudier la musique et la technologie au Leeds College of Music (Angleterre, RU) et à la University of Leeds (Angleterre, RU), où Dale Jonathan Perkins l’initie à la musique informatisée. Pendant cette période, ses œuvres musicales commencent à être présentées à l’échelle internationale. Il obtient son diplôme avec un prix d’excellence universitaire. Ensuite, il se lance dans des études doctorales à la City University, London (Angleterre, RU), où il se consacre à l’acousmatique sous la direction et l’encadrement de Denis Smalley.
De nos jours, Adam Stanović continue de recourir aux sons fixés, mais sa musique n’est plus purement acousmatique; on y trouve aussi des instruments, des électroniques, des films et de l’animation. Dans tous ces cas, il s’intéresse aux relations entre hauteur et bruit, mais le vrai point central de son œuvre se situe dans une fascination infléchissable pour la forme musicale.
À ce jour, cette fascination lui a permis de remporter prix, résidences et mentions aux concours suivants: Bourges (France); Métamorphoses (Belgique); Destellos (Argentine); Contemporanea (Italie); SYNC (Russie); Música Viva (Portugal); Musica Nova (République tchèque); et KEAR (ÉU).
Il a composé dans des studios du monde entier, dont ceux de l’IMEB (France), de Musiques & Recherches (Belgique), du VICC (Suède); de l’EMS (Suède), du Leeds College of Music (RU); du CMMAS (Mexique), de la Holst House (RU), de Mise-En_Place Bushwick (ÉU), de la Bowling Green State University (ÉU) et du Sydney Conservatorium of Music (Australie).
La musique d’Adam Stanović a été présentée dans plus de 400 festivals et concerts à travers le monde, dont plusieurs programmes consacrés uniquement à sa musique. En outre, on l’invite régulièrement à donner des conférences dans les meilleurs conservatoires et universités de la planète. Ses présentations, comme ses articles et chapitres dans les publications spécialisées, portent sur les méthodes de composition et des préoccupations d’ordre esthétique, les approches analytiques appliquées à la musique électronique, la nature de l’interprétation et de l’authenticité dans la performance, la nature de la musique numérisée, ainsi que des réflexions sur les nombreuses questions philosophiques que semble soulever la musique électronique.
En 2016, Adam Stanović devient, avec James Andean, cofondateur du British ElectroAcoustic Network (BEAN), qui souhaite présenter la musique électroacoustique britannique à l’étranger. Le réseau s’affilie bientôt à la Confédération internationale de musique électroacoustique (CIME). De 2015 à 2018, il a été rédacteur en chef de l’International Journal of Arts, Humanities and Social Sciences (IJAHSS). En ce moment, il est administrateur au Composer’s Desktop Project (CDP). Il a enseigné dans plusieurs institutions et est actuellement maître de conférences à la University of Sheffield (Angleterre, RU), où il dirige les programmes de maîtrise en composition et en arts sonores, en plus de superviser plusieurs doctorants.