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Cinéma

 

Le noir n'est pas noir

Programme radical. Pour la mise en condition de réception et l'entrée dans l'acousmonium oculaire.

 

Walter Ruttmann

Week End (1931) 12'00"

Laurent Faulon

27 fleurs pour mon chien (1997) 15'00"

Peter Kubelka

Arnulf Rainer (1960) 06'00"

Maurice Lemaitre

The song of Rio Jim (1978) 04'00"

Peter Kubelka

Arnulf Rainer (1960) 06'00"

 

Vision réduite

Il ne s'agit pas forcément de voir des images en se bouchant les oreilles, pour faire pendant à la fameuse expérience acousmatique dont parle Schaeffer. "L'écoute réduite" voulait accéder à l'objet sonore, au son en tant que tel, débarrassé des ses attributs de causalité pour pouvoir en apprécier les qualités véritablement plastiques. Il s'agit avec ce programme de percevoir les images comme ombres et couleurs animées, comme des "objets visuels". Que les films soient conçus pour cette vision (l'animation abstraite d'Oscar Fishinger ou de John et James Whitney, les monochromes de Paul Sharits), qu'une intervention directe sur l'image enregistrée crée ces nouvelles conditions d'observation (Nicolas Rey, Robert Breer), ou qu'une volonté d'abstraction de la prise de vue réelle nous y invite (Laslo Moholy-Nagy, Rose Lowder, Pat O'Neil).

 

Oscar Fischinger

Allegretto (1936) 03'00"

James Whitney

Lapis (1966) 10'00"

Paul Sharits

Ray gun virus (1966) 12'00"

Robert Breer

Fuji (1973) 09'00"

Nicolas Rey

Terminus for you (1996) 10'00"

Laslo Moholy-Nagy

Lichtspiel Schwarz-Weiss-Grau (1930) 05'30"

Rose Lowder

Couleurs mécaniques (1979) 16'00"

Pat O'Neil

7362 (1967) 10'00"

 

Infime infiniment

"Tout ce qui, dans la répétition, se varie, se module, n'est qu'aliénation de son sens. L'adulte, voire l'enfant plus avancé, exigent, dans leurs activités, dans le jeu, du nouveau. Mais ce glissement voile ce qui est le vrai secret du ludique, à savoir la diversité plus radicale que constitue la répétition en elle-même". (Jacques Lacan, in Le Séminaire XI)

Battement de l'inconscient, le cinéma l'est déjà, en propre, vingt-quatre fois par seconde. La tentation était grande de renouveler cette répétition au niveau macroscopique, rejoignant ainsi le temps cyclique qui prévaut dans la composition musicale. Et d'atteindre l'éternité par la négation -pour un moment- du temps. La boucle, ce sillon fermé du cinéma, ne fut pourtant guère exploitée jusque-là que par les cinéastes "expérimentaux", seuls à travailler dans des conditions techniques leur permettant de la mettre en oeuvre facilement. Voyage, donc, au pays du fort-da, avec deux grands enfants : David Rimmer et Malcolm Le Grice.

 

David Rimmer

The dance (1970) 05'00"

Variations on a cellophane wrapper (1970) 08'00"

Watching for the queen (1973) 11'00"

Bricolage (1985) 10'00"

 

Malcolm Le Grice

Little dog for Roger (1968) 13'00"

Threshold (1972) 10'00"

Berlin horse (1970) 09'00"

 

Gélatines bien cuisinées

Une des caractéristiques du cinéma, quand on en vient à le comparer aux autres arts de support, et notamment au travail sur bande magnétique ou sur ordinateur, c'est précisément la possibilité d'intervenir directement "sur" le support, manuellement, sans plus d'outils qu'une paire de ciseaux, une plume à gratter, un rouleau de ruban adhésif, un peu d'eau de Javel et une paire des indispensables gants pour faire la vaisselle. L'histoire du cinéma "expérimental" fourmille de ces films réalisés dans la cuisine du cinéaste en superposant, en juxtaposant, en grattant, en lacérant, en décolorant, en teintant, en attaquant chimiquement des images préalablement tournées ou en apposant sur la bande filmique des éléments hétérogènes. Qu'il s'agisse de détourner à son profit des images tournées par d'autres ou de créer un univers personnel, la richesse plastique que de telles interventions engendrent est confondante au regard de l'économie des moyens mis en jeu.

 

Man Ray

Le retour à la raison (1923) 03'00"

Len Lye

Particles in space (1979) 04'00"

Trade tattoo (1937) 05'00"

Stan Brakhage

The garden of earthly delights (1981) 02'30"

Giovanni Martedi

Film sans caméra f.s.c. n° 1 (1974) 11'00"

Frédérique Devaux

Altergraphies 1 (1981) 06'00"

Cécile Fontaine

Correspondance (1985) 03'00"

2 made for TV film (1986) 05'00"

 

Alchimie de la matière

Schmelzdahin

Stadt in Flammen (1984 ) 05'00"

Jürgen Reble

Rumpelstilzchen (1989) 15'00"

Phil Solomon

The snowman (1995) 08'30"

 

Film-partition

La référence à la composition musicale comme forme à transcrire visuellement coupe transversalement l'histoire du cinéma non narratif. Avec un premier grand moment : les "symphonies visuelles" de l'avant-garde des années 20, qu'il s'agisse notamment d'animations abstraites muettes (Viking Eggeling, Walter Ruttmann et Hans Richter), ou accompagnées d'interventions à même la piste sonore optique (Oscar Fischinger). Et une seconde vague à partir des années 60, d'inspiration structuraliste, qu'on peut rapprocher formellement de la musique sérielle, dans sa volonté de considérer le photogramme, et non plus le plan, comme "élément simple", à partir duquel composer le film (Peter Kubelka et Kurt Kren en Autriche, Paul Sharits aux Etats Unis et Jean-Michel Bouhours, Yann Beauvais et Rose Lowder en France).

 

Viking Eggeling

Symphonie diagonale (1921) 09'00"

Hans Richter

Rythmus 21 (1924) 04'00"

Oscar Fischinger

Ornament sound (1932) 03'00"

Peter Kubelka

Adebar (1957) 03'00"

Kurt Kren

2/60 48 KöEpfe aus dem Szondi-Test (1960) 04'19"

Paul Sharits

T,o,u,c,h,i,n,g (1968) 12'00"

Yann Beauvais

R (1976) 03'00"

Jean-Michel Bouhours

Rythmes 76 (1977) 18'00"

Rose Lowder

Parcelle (1979) 03'00"

 

Pertes et copies

Comment sauver les films de la disparition certaine que l'effet du temps sur leur support leur inflige ? Des institutions spécialisées, cliniques des images devenues folles, préservent les éléments restants des films anciens en tirant de nouvelles copies. Dans l'une d'entre elles, les Archives du film de Bois d'Arcy, Laure Sainte-Rose a tourné l'essentiel d'Arch'ange, croisant le matériau rencontré dans cette institution avec la pratique artisanale du cinéma qui est la sienne. "Something's rotten..." Avec le temps, tout n'est que perte, ablation, décomposition et destruction, puis tentative de retrouver le bon spectre. Mais la copie, quand bien même elle serait l'oeuvre de bons samaritains, n'est une opération innocente qu'en apparence. C'est ce que Kirk Tougas nous démontre par récurrence dans The politics of perception, film critique dans tous les sens du terme, en nous projetant la suite des générations de copies d'une bande annonce d'un film de Charles Bronson, Jusqu'au bout de la nuit.

 

Laure Sainte-Rose

Arch'ange (1997) 33'00"

Kirk Tougas

The politics of perception (1973) 33'00"

 

Vidéo

 

portrait 1

David Larcher

granny's is (1989) 78'00"

 

images détournées

Toni Serra

La noche 17081994 (1994) 09'00"

Joan Leandre

[MAP 2.0.] (1995) 13'00"

Rafael Montanez Ortiz

Conversation (1996) 12'00"

Joan Leandre

[MAP 9.9.] (1996) 10'00"

Pipilotti Rist

I'm not the girl who misses much (1986) 05'00"

Herbert Distel/Peter Guyer

Peur, pouvoir, images de L'Apprenti Sorcier (1993) 20'00"

 

portrait 2

Francisco Ruiz de Infante

Les Loups (1995) 92'00"

 

portrait 3

Ermeline Le Mézo

La Terre noire (1995) 58'00"

 

portrait 4

David Larcher

Ich Tank (1997) 80'00"

 

Portrait 5

Gianni Toti

Tupac Amauta (1997) 53'00"

 

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